Face à la décision du président dominicain, Luis Rodolfo Abinader, de rapatrier massivement jusqu’à 10 000 ressortissants haïtiens par semaine dans le but d’atteindre un total de 500 000 retours, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) exprime sa vive préoccupation. Cette politique, mise en place depuis le 3 octobre 2024, est perçue comme une violation des droits des migrants haïtiens, incitant le CPT à entamer des consultations stratégiques et diplomatiques.
Le 8 octobre 2024, une réunion extraordinaire a été convoquée par le CPT pour faire le point sur la situation avec les membres clés du gouvernement haïtien. Ont participé à cette rencontre : Me Carlos Hercule, Premier Ministre a.i. et Ministre de la Justice, Françoise Suzan, Ministre des Affaires étrangères et des Cultes, ainsi que les ministres en charge de l’économie, de la défense, de la santé, et des questions humanitaires. Cette réunion a permis d’évaluer les interventions en cours et de définir des stratégies pour répondre aux rapatriements et aux potentielles conséquences humanitaires.
Le 10 octobre 2024, le CPT a également rencontré le Corps diplomatique accrédité en Haïti pour alerter sur la gravité de la situation et solliciter l’appui de la communauté internationale. Parallèlement, des démarches diplomatiques sont entreprises auprès de plusieurs capitales étrangères et organisations internationales pour condamner les abus rapportés aux frontières dominicaines.
Dans sa note publique, le CPT rappelle que bien que la République dominicaine ait le droit de gérer ses flux migratoires, ce droit doit être exercé dans le respect des normes internationales. Haïti exhorte la République Dominicaine à se conformer aux engagements pris dans le Protocole d’accord sur les rapatriements de 1999 et à mettre fin aux expulsions brutales empreintes de racisme. Le CPT réaffirme son attachement au dialogue diplomatique afin de promouvoir une politique de bon voisinage, souhaitant restaurer des relations basées sur le respect mutuel et la dignité humaine.