Le financement automobile pourrait-il devenir le prochain scandale des PPI ?

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Le secteur du financement automobile au Royaume-Uni pourrait se diriger vers une tempête financière rappelant le scandale de l’assurance de protection des paiements (PPI).

Un récent Décision de la Cour d’appel a jugé les concessionnaires automobiles et les prêteurs responsables de ne pas avoir divulgué les commissions aux clients, un précédent qui pourrait déclencher des milliards de demandes d’indemnisation.

Pendant des décennies, le PPI a hanté les banques britanniques, leur coûtant finalement environ 50 milliards de livres sterling en amendes et indemnisations. Aujourd’hui, les analystes craignent que le financement automobile ne suive une trajectoire similaire. La Financial Conduct Authority (FCA) a commencé à enquêter sur d’éventuelles ventes abusives de commissions de financement automobile en janvier, des banques comme Lloyds, Close Brothers et Barclays mettant de côté provisions en prévision de demandes d’indemnisation. Ce jugement a depuis fait monter les enjeux, le coût potentiel à l’échelle du secteur étant désormais estimé entre 6 et 16 milliards de livres sterling, selon Shore Capital.

Les banques et les concessionnaires automobiles sont désormais tenus de divulguer les commissions versées aux clients et d’obtenir leur consentement explicite, ce qui a entraîné des perturbations opérationnelles, un traitement manuel des offres de financement et une suspension temporaire des prêts par certaines banques. La Finance and Leasing Association (FLA) prévient que les sociétés de gestion des sinistres pourraient profiter de cette incertitude juridique, à l’image de l’augmentation des sinistres PPI.

Les prêteurs se préparent déjà à des pertes potentielles. RBC Capital Markets a augmenté sa rémunération estimée pour Lloyds de 2,5 milliards de livres sterling à 3,2 milliards de livres sterling, tandis que les coûts de Santander UK devraient grimper de 1,1 milliard de livres sterling à 1,4 milliard de livres sterling. Les actions de Lloyds ont chuté de plus de 10 %, effaçant environ 3 milliards de livres sterling de leur valeur, tandis que Close Brothers a vu ses actions plonger de près de 70 % cette année.

Ce dernier défi pourrait s’étendre au-delà du financement automobile et s’appliquer à d’autres produits financiers dont les commissions ne sont pas divulguées. Les demandes d’indemnisation pourraient continuer à augmenter si la Cour suprême confirme la décision, ce qui exercerait une pression supplémentaire sur les banques britanniques et déclencherait une nouvelle vague de réclamations et de contrôles réglementaires.


Paul Jones

Ancien élève de Harvard et ancien journaliste du New York Times. Rédacteur en chef de Business Matters depuis plus de 15 ans, le plus grand magazine économique du Royaume-Uni. Je dirige également la division automobile de Capital Business Media et travaille pour des clients tels que Red Bull Racing, Honda, Aston Martin et Infiniti.


À suivre