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Le policier Mikenson Hilaire Sainté a tué un individu et en a blessé cinq autres aux Gonaïves le week-end précédant Noël, à la suite d’une altercation dans une discothèque. Cet incident a plongé la ville dans la panique, laissant les familles en larmes. Deux des quatre blessés sont dans un état critique et subissent une intervention chirurgicale à l’hôpital La Providence. Sainté est actuellement en fuite car les autorités ont ouvert une enquête sur l’incident.
Mikenson Hilaire Saint-Té a tué par balle un homme et en a blessé quatre autres lors d’une altercation entre spectateurs qui a tourné à la violence dans la soirée du samedi 21 décembre, selon des témoignages.
L’incident s’est produit au Resto Céleste, une discothèque populaire de la ville, lorsque Sainté a ouvert le feu à la suite d’une dispute concernant des boissons qu’il avait consommées au restaurant du club et qu’il avait refusé de payer, affirmant qu’il ne devait pas être inculpé parce qu’il était policier. Bradley Norgaisse, un client d’une quarantaine d’années qui tentait de calmer Sainté, a été mortellement abattu. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital La Providence, le plus grand établissement médical public de la ville, où son décès a ensuite été constaté.
Des témoins ont décrit une scène chaotique au cours de laquelle un officier de la Police nationale haïtienne (PNH) a tiré plusieurs coups de feu, tuant Norgaisse et blessant quatre autres personnes, dont trois hommes et une femme âgés de 30 à 45 ans. Deux des blessés sont dans un état critique et subissent une intervention chirurgicale à l’hôpital La Providence. Les deux autres victimes sont soignées dans un centre médical privé.
Les autorités policières du département de l’Artibonite ont confirmé l’incident et l’identité du policier à Le temps haïtien. Selon un responsable qui a requis l’anonymat car il n’était pas autorisé par l’institution à s’exprimer, Sainté est un agent de l’Unité départementale du maintien de l’ordre (UDMO). Faisant l’objet d’une enquête, Sainté ne s’est pas présenté au travail lundi et est apparemment en fuite.
Pendant ce temps, de nombreux habitants des Gonaïves ont exprimé leur colère et leur chagrin face à ce qu’ils considèrent comme un nouvel acte de brutalité policière contre des civils pacifiques. Dans le même temps, les gangs continuent de semer la terreur dans la région sans conséquences.
De plus, la fusillade du week-end a ravivé les tensions aux Gonaïves, les habitants réclamant des responsabilités et la fin des violences commises par les forces de l’ordre à leur encontre. Ils ont plutôt appelé à une action policière contre la violence des gangs. Pour l’instant, les familles et les amis pleurent la perte de Norgaisse et prient pour le rétablissement des blessés.
Ces derniers mois, le département de l’Artibonite a été semblable à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, avec des gangs terrorisant la population dans plusieurs zones sans grande réponse de la part des forces de l’ordre. La dernière attaque de gangs a eu lieu le 10 décembre dans le Petite Rivière de l’Artibonite communetuant plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants, et blessant plusieurs personnes grièvement.
L’attaque visant la rue Capois, près du lycée public Henry Christophe, a également provoqué la destruction de nombreuses maisons par le feu et le déplacement de centaines d’habitants par des gangs. Les bandits ont également pillé les propriétés des habitants, incendié les fermes et les maisons et volé le bétail des agriculteurs.
Environ une semaine plus tard, le commissaire du gouvernement de la ville voisine de Saint-Marc, Venson François, confirmait au Haitian Times que la PNH, assistée par des officiers kenyans de la mission Multinational Security Support (MSS), avait repris le contrôle de Petite-Rivière. François a également déclaré que plus de 10 têtes de bétail avaient été récupérées auprès des gangs grâce à l’étroite collaboration des habitants avec la police de la commune.
“Nous avons trouvé plus de 10 bovins en possession de bandits du Gran Grif gan à Savien”, a déclaré François, informant que la route nationale n°1 dans le bas Artibonite “est désormais presque libérée par les opérations de police”. Avec le déploiement accru des agents de la PNH et des membres du MSS, les mesures de sécurité ont été renforcées pour assurer la sécurité des voyageurs le long de l’axe majeur reliant Port-au-Prince aux grandes villes du nord d’Haïti.
« Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir la sécurité au carrefour menant à la route nationale n°1. Depuis le massacre de Pont-Sondé début octobre, la Police nationale haïtienne travaille d’arrache-pied pour instaurer un environnement sécurisé dans le département », a ajouté le procureur de Saint-Marc.



