Un an après l’accord du trois avril 2024, les droits humains continuent d’être malmenés
L’Institut National pour la Defense des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) exprime son indignation la plus totale face à la terreur des gangs sur les populations des Départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite et dénonce avec véhémence l’indifférence des autorités actuelles.
Aujourd’hui, la souffrance insupportable et le désespoir qui envahissent notre quotidien sont les fruits du mépris de nos revendications et recommandations adressées, de manière récurrente, aux soi-disant dirigeants haïtiens qui semblent ne pas être touchés par la situation lamentale de la population haïtienne.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), introduit par l’accord du 3 avril 2024, après une kyrielle de massacres et crimes odieux commis avec répétition sur de paisibles citoyennes et citoyens, ainsi que la multiplication des groupes terroristes semant la terreur dans plusieurs quartiers du pays, a été perçu comme une réponse efficiente pour plus d’un. Pourtant, force est de constater que toutes les structures politiques, les organisations de la société civile, les politiciens traditionnels artisans de nos malheurs et le Conseil Présidentiel de Transition ont montré leur limite à travers leur échec criant dans la quête de la solution à la crise. Il est évident que ce n’est pas seulement le Conseil Présidentiel ni le Gouvernement dans son ensemble qui ont échoué mais tous les acteurs faméliques de près ou de loin qui ont contribué à sa mise en place. C’est-à-dire, l’échec que nous vivons et constatons, après un an de la signature de l’accord du (3) trois avril, est collectif et constitue une honte pour la classe politique haïtienne ainsi que pour les acteurs de la société civile partie de cette démarche anti-constitutionnelle.
Un an depuis la mise en place de cet accord est synonyme d’une année de plus de banalisation de la vie de nos concitoyens à travers des épisodes de violations gravissimes de droits humains, de prolongement de la chaîne de corruption, de gaspillage de fonds publics, de gouvernance improvisée, de massacre, de crimes de sang et de viol. C’est aussi une année de plus, d’augmentation de la misère et de la désolation, d’humiliation du pays au tableau diplomatique, de multiplication incessante de territoires livrés, d’évasion de criminels dangereux dans les prisons ; une année de propagande et de promesses sans aucun résultat concret.
En conclusion, il demeure un impératif pour le peuple haïtien de prendre ses responsabilités face à l’histoire, à son destin. Dans cette impasse douloureuse, le peuple haïtien étant assoiffé de justice et de bien-être, doit imposer ses lois pour que ses droits soient respectés. Les évènements stratifiés en séries depuis plusieurs décennies montrent, sans ambages, que le peuple haïtien est toujours le grand perdant. Pour ce faire, il doit sommer le Conseil Présidentiel de Transition ainsi que le Premier Ministre à quitter le pouvoir afin qu’il puisse choisir un homme intègre et patriote capable de placer l’intérêt du peuple haïtien au dessus des intérêts claniques et mesquins, pour enfin rétablir l’autorité de l’Etat et garantir le respect des droits humains.
Me Frédo Jean Charles, Président