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L’officier du SWAT, Esdras Hilaire, a été tué le mercredi 4 juin, lors d’une opération anti-gang dans la région de Pacot, une banlieue du sud-est de Port-au-Prince, alors qu’Haïti fait face à une escalade de violence avec 28 communautés étant sous contrôle de gang. Les experts appellent à des mesures de sécurité urgentes et plus fortes pour faire face à la crise.
PORT-AU-PRINCE – Le meurtre d’un officier SWAT et membre de la promotion 30e de la police nationale haïtienne (PNH), Esdras Hilaire, lors d’une opération anti-gang dans le quartier de Pacot de Port-au-Prince le mercredi 4 juin, est la dernière dans une série de décès de la police qui reflète la détérioration de Haïti.
L’officier a été tué lors d’une opération pour déloger les gangs de Pacot. Hilaire, membre de l’équipe d’élite de la police nationale haïtienne, a été abattu dans le cou lors d’une opération visant à retirer les membres de la coalition de gang «Viv Ansanm» dans la région, une section haut de gamme de la capitale qui a connu des attaques croissantes.
Malgré les efforts immédiats des autres officiers pour l’évacuer, Hilaire a succombé à ses blessures. Sa mort a été confirmée par l’Union nationale des policiers haïtiens (Synapoha), qui a utilisé l’occasion pour exprimer sa solidarité avec les policiers en première ligne et louer les opérations récentes de la police à Mirebalais, Pétion-Ville et Kenscoff.
“Nous saluons le courage des policiers mobilisés et réaffirmons notre soutien à tous les agents de la lutte pour la sécurité nationale”, a déclaré le syndicat dans un communiqué publié sur X.
Depuis 2020, le pays est confronté à une crise multidimensionnelle: paralysie politique, effondrement économique et dégénération de la violence des gangs. Les groupes armés contrôlent désormais plus de 28 quartiers – la plupart d’entre eux dans le département ouest – déposent plus d’un million de personnes et dépassant les forces de sécurité nationale en matière de ressources et de coordination. Malgré l’arrivée d’une mission de soutien à la sécurité multinationale non soutenue, la police reste des cibles et les institutions publiques sont assiégées.
Au moins quatre policiers ont été tués en moins de deux mois
La mort de Hilaire porte à au moins quatre le nombre d’officiers tués par des coups de feu en moins de huit semaines. Le 8 avril, l’officier Garry Lyma, 33 ans, de l’unité temporaire anti-gang (UTAG) a été abattu à Mirebalais. Le lendemain, deux inspecteurs divisionnaires, Rony Jose et Job Sulnord de l’unité départementale pour les forces de l’ordre (UDMO), ont été tués lors d’une intervention d’enlèvement ratée près de l’aéroport international Port-Au-Prince.
Le 12 avril, des gangs de Grand-Ravine ont attaqué un groupe d’officiers dans la localité de Kenscoff de Goddé. Cinq ont été blessés et un a été porté disparu. Selon le PNH, les policiers avaient abandonné leurs véhicules pour passer la nuit dans une résidence privée.
Ces incidents font partie d’un schéma croissant. En mars, un officier non identifié a été tué lors d’une confrontation de gang à Kenscoff. En février, deux officiers – Grégory Pierre-Michel et Denizé Stanley – ont été abattus dans une boîte de nuit de Delm dans des circonstances peu claires. En janvier, les policiers Arold Théodore et Jean Roody Vilmond ont été tués dans des attaques distinctes à Port-au-Prince.
«Haïti pourrait devenir un territoire entièrement contrôlé par des groupes terroristes, y compris dans ses propres institutions.»
Centre d’analyse et de recherche sur les droits de l’homme (CARDH).
La violence se propage dans les espaces civils et institutionnels.
Selon le Center for Analysis and Research in Human Rights (Cardh), les gangs ont dépassé plus de 28 zones – 25 dans le seul département ouest. Entre janvier et mars 2025, au moins 1 600 personnes ont été tuées et plus de 500 blessés dans des violences liées aux gangs ou des affrontements impliquant des forces de sécurité. 161 autres enlèvements ont été signalés au cours de la même période, dont beaucoup dans le département artibonite inférieur.
Au-delà des victimes humaines, les dommages aux infrastructures ont été graves. CARDH rapporte que 102 institutions publiques et 622 installations privées ont été déplacées, vandalisées ou détruites.
Malgré les efforts du PNH et des partenaires de sécurité internationale, la capacité de l’État reste extrêmement faible. Cardh et d’autres organisations de surveillance exhortent le gouvernement haïtien et les alliés internationaux à investir dans une stratégie de sécurité à long terme. Leurs recommandations comprennent:
- Création d’une unité de lutte contre le terrorisme entièrement équipée et anti-gang.
- Expansion des forces armées PNH et Haïtiennes.
- Le levage de l’embargo sur les armes imposé après le coup d’État de 1991.
- Soutien logistique aérien, terrestre et maritime pour les opérations à grande échelle.
- Construction d’une prison nationale de haute sécurité.
“Haïti pourrait devenir un territoire entièrement contrôlé par des groupes terroristes, y compris au sein de ses propres institutions”, a averti Cardh dans un récent rapport.
Alors que les opérations de sécurité continuent et que la violence dégénère, la mort de l’officier Hilaire souligne le coût personnel de cette crise. C’est un sombre rappel que jusqu’à ce que des changements systémiques soient effectués, la police haïtienne et les civils qu’ils servent restent vulnérables à l’instabilité croissante du pays.
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