En campagne pour un programme de réformes audacieuses en 2017, Emmanuel Macron se bat désormais pour le « pouvoir symbolique » à l’automne de sa présidence, s’interroge Renaud Foucart, maître de conférences en économie à l’université de Lancaster. M. Foucart affirme que le président français évitera probablement les élections anticipées et se contentera de « donner un coup de pied » pour tenir l’extrême droite à distance jusqu’en 2027. M. Foucart se dit « perplexe » par la stratégie du jour de la marmotte du président : nommer une série de Premiers ministres de centre-droit, l’un après l’autre, dont les partis ont obtenu la plus petite part au Parlement. “Macron semble essayer encore et encore la même chose. Et maintenant, le bruit court: peut-être qu’il ramènera Jean-Louis Borloo”! En 2017-2018, le président Macron a sollicité Jean‑Louis Borloo pour préparer un grand rapport « plan banlieue » pour la banlieue du Grand Paris (164 pages, 19 propositions) sur l’inclusion sociale, la rénovation urbaine et un agenda de réconciliation nationale. Macron a cérémonieusement snobé Borloo de manière très publique. Et maintenant, M. Foucart affirme que Macron est “prêt à l’humilier encore une fois : ‘oh, vous pouvez prendre Matignon’. Et vous savez quoi ? Il sera dans la position de ne rien faire”. Cela a tout d’une véritable tragédie grecque à la française : Macron se contente-t-il de « donner les clés du pays » à Bardella et à l’extrême droite ?
