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Pour le Jour des Morts, les pratiquants du Vodou se rassemblent de partout pour se joindre à la célébration vibrante dans les cimetières d’Ouanaminthe et de Fort-Liberté. Ils offrent des prières, font des offrandes et s’habillent en Gede, l’esprit des morts, pour honorer leurs proches.
Fort-Liberté — Chaque année, les 1er et 2 novembre, les Haïtiens de tout le pays se rassemblent pour la Journée des Morts, une célébration unique profondément ancrée dans le tissu culturel haïtien. La tradition, organisée en tandem avec les célébrations catholiques de la Toussaint et de la Toussaint, mêle les croyances vaudou aux pratiques chrétiennes, incarnant la richesse et la résilience de la spiritualité haïtienne.
Parmi les célébrations les plus vibrantes, les résidents de Fort-Liberté et d’Ouanaminthe remplissent les cimetières locaux de musique, de danse et d’offrandes colorées, transformant les lieux de repos de leurs proches en scènes d’hommage animé.
« C’est un moment unique pour témoigner à ma famille décédée notre amour et notre affection », déclare Geti Selmour, une participante dévouée à Ouanaminthe.

Selmour, comme beaucoup d’autres, fait des offrandes de fleurs colorées, en particulier de soucis, et des aliments préférés de ses proches décédés. Ces offrandes soigneusement préparées, souvent accompagnées de vinaigre, invitent les esprits des morts à renouer avec les vivants.
Le jour est également appelé L’anniversaire de Gédéun esprit lié à la mort et à la fertilité, dans le panthéon du Vodou. Les rituels accomplis pendant L’anniversaire de Gédé ne sont pas pour les âmes sensibles.
Dans les cimetières de la région, les familles se réunissent pour honorer leurs ancêtres par des prières et des rituels, nettoyant les tombes et les décorant de fleurs. L’ambiance est tout sauf sombre : défilés, danses traditionnelles et musique apportent une énergie vive, transformant les cimetières en espaces vibrants.

Les pratiquants du vaudou qui dirigent les cérémonies s’habillent souvent en Baron, également connu sous le nom Peau Samedi ou Brigitte, habituellement appelé Grand-mère Brigitte, honorer et célébrer la vie, en trouvant de la joie dans le processus. Les deux esprits sont des figures emblématiques de la tradition haïtienne symbolisant la mort.
Aux cimetières d’Ouanaminthe et de Fort-Liberté, des prêtres et prêtresses vêtus de blanc, de violet et de noir se sont rassemblés devant ce qui serait la plus ancienne tombe de la région. Sur ce site, ils ont convoqué Comment Samedil’esprit ou très représentant les morts et gardien des cimetières. Avec les pratiquants, ils ont dansé. D’autres tombaient en transe et déposaient de la nourriture devant la croix pour servir les morts, partageant ensuite un repas.
Les couleurs portées lors de ces cérémonies ont une signification profonde : le blanc représente la pureté et les esprits du défunt, le violet signifie le deuil et la spiritualité, et le noir est associé à la mort et au mystère de l’au-delà. De nombreux participants se croient possédés par le Grand esprits, incarnant la joie et la malice qui accompagnent la célébration de la vie et de la mort.


« Ce que j’aime dans cette célébration, c’est de voir tout le monde se déguiser et danser. Cela me remplit de joie », partage Angella Phaika Belony, une visiteuse du cimetière de Ouanaminthe, le visage lumineux d’excitation.
Plus qu’une simple commémoration des morts, la Journée des Morts renforce les liens qui unissent les familles et les communautés haïtiennes. C’est un rappel de la mémoire, de l’héritage et de l’unité, une célébration des vies passées, embrassée dans un esprit qui défie le chagrin. Pour ces croyants, la mort n’est pas une fin mais un passage vers l’éternité, accueilli avec joie et révérence.