Le président du Conseil présidentiel de la transition (CPT), Leslie Voltaire, ne se rendra pas aux Gonaïves le 1er janvier 2025.

Les festivités marquant le 221ᵉ anniversaire de l’indépendance d’Haïti à Gonaïves s’annoncent une fois de plus sous tension, pour la cinquième année consécutive, avec une absence notable. Rezo Nòdwès confirme que M. Leslie Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), ne sera pas présent à la cathédrale de Gonaïves pour le traditionnel Te Deum du Nouvel An, si celui-ci venait effectivement à se tenir à la huitième heure du jour.
Cette décision a suscité des interrogations et des critiques dans les milieux sociopolitiques de la Cité de l’Indépendance. Selon les informations dont nous disposons, il n’est pas encore certain que la cérémonie religieuse habituelle aura lieu, ce que l’évêché des Gonaïves n’a pas été en mesure de clarifier pour le moment.
L’absence de M. Voltaire ravive les vieux souvenirs du 1er janvier 2004, lorsque l’ancien président Jean-Bertrand Aristide avait été accueilli par des manifestations lors des célébrations du bicentenaire de l’indépendance. Cet épisode, marqué par des tensions et des échauffourées, avait vu l’intervention décisive des services de sécurité pour assurer la protection de M. Aristide et de son invité spécial, un ancien chef d’État sud-africain. Pour certains, le boycott symbolique des Gonaïves le 1er janvier 2025 traduit une revanche politique implicite, « la revanche de Lavalas » au pouvoir après 20 ans.
Pendant ce temps, le mouvement citoyen Gonaïves-Debout s’organise pour faire entendre sa voix. Cette association locale prévoit de s’adresser à la nation le 2 janvier 2025 avec un message fort. Selon un membre influent du groupe, cette intervention dénoncera la gestion actuelle et les divisions politiques symbolisées par l’absence du président du CPT. Cette prise de position risque d’exacerber les fractures déjà visibles au sein de la société haïtienne, notamment aux Gonaïves, ville emblématique de la proclamation de l’indépendance en 1804.