Depuis plus de 14 mois la MMAS a été approuvée par le conseil de sécurité de l’ONU : Où en est-on?

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Depuis un certain temps, Haiti s’englue dans une escalade terrifiante de violence multiforme, la population prise au piège sous la férule des gangs semble insatisfaite quant aux efforts de la police nationale d’Haïti (PNH). Face à ce constat, en octobre 2022, le gouvernement dirigé par l’ancien premier ministre Ariel Henry avait sollicité l’intervention d’une force militaire étrangère pour rétablir l’ordre et la sécurité en Haïti, “Je demande aux pays amis d’Haïti de soutenir les efforts du gouvernement avec surtout l’intervention d’une force robuste pour lutter contre les gangs” insiste le premier ministre déchu.

Tout porte à croire que le Canada prendrait les rênes de cette mission avec surtout l’acharnement des états-unis auprès du pays à la feuille d’érable. En août 2023 contre toute attente, le Kenya dit vouloir diriger la mission multinationale en Haiti, et y déployer 1 000 policiers pour “aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques”
Un (1) an après soit le 2 octobre 2023, la demande d’Ariel Henry a été approuvée par le conseil de sécurité des nations unies.

L’ approbation de l’ONU

Après plusieurs réunions, à la suite des controverses auxquelles les partis semblaient divisés sur le sujet d’Haïti. Finalement, le 2 octobre 2023 le conseil de sécurité des nations unies a autorisé la création et le déploiement d’une mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haiti initialement pour une période de 12 mois. La résolution 2699 autorisant la création et le de déploiement de la MMAS a été adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions (la Chine et la Russie). Elle prévoit de fournir un appui opérationnel à la police nationale d’Haïti (PNH) pour lutter contre les gangs armés qui occupent selon le haut-commissariat des nations unies (HCR), plus de 80% de la capitale Haïtienne.
Le texte autorisant la mission dirigée par le Kenya de fournir un appui à la PNH, a également mis le cap sur la sécurisation des infrastructures publiques et des lieux de transit, notamment l’aéroport, les ports, les écoles, les hôpitaux et les grands axes routiers.

Où est-ce que nous sommes ?

Le premier contingent des policiers kényans a déployé à la fin du mois de juin 2024. Il était au nombre de 200 policiers venant du Kenya qui ont foulé le tarmac de l’aéroport Toussaint Louverture de port-au-prince avec enthousiasme, une démonstration d’une grande joie, d’une vive allégresse.
Pour l’heure, seulement 420 policiers et militaires venant pour la plupart du Kenya, des Bahamas et de la Jamaïque présents sur le territoire national.

Il n’y a pas encore des avancés significatifs dans la lutte contre le grand banditisme dans la capitale, à rebrousse-poil, les gangs sont devenus plus menaçants, plus agressifs, ils font davantage incursions dans des quartiers populeux chassant les habitants de ces quartiers de chez eux, on se réfère à solino, une banlieue de port-au-prince auparavant paisible, on se réfère également au bas-delmas, là où les forces Kenyanes ont décidé d’établir une base opérationnelle en vue de pacifier les zones environnantes, selon les responsables.
Poste-marchand, Nazon, carrefour de l’aéroport sont entre autres des nouveaux “territoires perdus”. Les quartiers considérés huppés n’échappent guère aux fureurs des gangs, et ce malgré la présence d’une force étrangère sur le territoire national.

Tout compte fait, il faut admettre que la MMAS est encore à la phase du pré-deploiement. L’ ambassadeur des états-unis accrédité en Haiti, Dennis B. Hankins et le président du conseil présidentiel de transition, Lesly Voltaire ont annoncé le déploiement des nouveaux soldats venant du Salvador, du Guatemala, du Bahamas et du Kenya pour le mois de décembre dans le cadre du renforcement de la MMAS, ce déploiement n’a pas eu lieu et on ignore le pourquoi. Entre temps, les bandits ne chôment pas, ils multiplient les attaques, une fois de plus ces terroristes ont essayé de faire irruption à laboule, commune de Petion-Ville mais des agents de plusieurs unités spécialisées de la PNH ont déployé de grands efforts pour faire échec à ces criminels.

Clervens CASSEUS

À suivre