Haïti – Agriculture : Les récoltes printanières estimées inférieures à la moyenne
13/08/2024 09:54:56
Dans une note sur la sécurité alimentaire en Haïti, Réseau de systèmes (FEWS NET), le réseau international d’alerte précoce contre la famine, souligne que les récoltes de printemps sont en cours ; mais en raison de la rareté et donc du coût élevé des semences, de la réduction des terres ensemencées, de l’insécurité et du coût élevé de la main d’œuvre, la production est estimée inférieure à la moyenne
Les résultats de la Crise Généralisée (Phase 3 de l’IPC) persistent en raison de l’insécurité due aux activités des bandes armées qui continuent de perturber les moyens de subsistance des ménages pauvres et l’approvisionnement des marchés. En effet, les agriculteurs, et particulièrement les ouvriers agricoles, sont confrontés à des revenus inférieurs à la normale, les obligeant à limiter leur consommation alimentaire. Cité Soleil, et les ménages les plus pauvres d’autres communes de l’aire métropolitaine, comme Croix-des-Bouquets, où les violences et la malnutrition aiguë sévère sévissent toujours, sont toujours en situation d’insécurité alimentaire aiguë d’Urgence (Phase 4 de l’IPC).
Les récoltes de printemps sont en cours, mais en raison des contraintes auxquelles les agriculteurs ont dû faire face, notamment la rareté et donc le coût élevé des semences, la réduction des superficies emblavées, l’insécurité et le coût élevé de la main d’œuvre, la production est estimée inférieure à la moyenne. Cela a temporairement amélioré la disponibilité locale et l’accès des ménages à l’alimentation, bien que dans une mesure limitée par rapport à la normale. Cependant, la violence des gangs limitant la circulation des biens et des personnes, notamment l’approvisionnement des marchés, impacte la vente de ces récoltes aux plus offrants de la capitale. Cela oblige les agriculteurs à les vendre localement, malgré la baisse saisonnière des prix.
Malgré la baisse saisonnière des prix des produits agricoles locaux induite par les récoltes de printemps, les prix des denrées alimentaires demeurent anormalement élevés, +80% par rapport à leur moyenne triennale. Cette hausse atypique des prix reflète l’inflation annuelle globale qui est sur une trajectoire ascendante depuis février, passant de 23% à 28,3% en mai, tirée par l’inflation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées qui a atteint 40,5% en glissement annuel (BRH).
L’insécurité reste principalement concentrée dans le département de l’Ouest (Port-au-Prince, 80% de son territoire sous contrôle de bandes armées) et de l’Artibonite. La situation sécuritaire reste tendue, notamment dans les quartiers précaires de la capitale, caractérisés par de fréquents affrontements entre gangs et forces de l’ordre. Ces perturbations continuent d’avoir des répercussions directes sur le fonctionnement normal des marchés et des activités génératrices de revenus dans ces zones.
HL/HaïtiLibre
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