Dans le film classique de 1990 « Pretty Woman », Vivian, une jeune prostituée, est piégée dans un cycle d’exploitation. Elle est utilisée, sous-évaluée et traitée comme jetable par la société. Mais Edward, un riche homme d’affaires, voit en elle quelque chose au-delà de sa situation. Bien que ses intentions initiales soient transactionnelles, il tombe bientôt amoureux d’elle et contribue à transformer sa vie. Leur histoire est celle de la rédemption, de l’amour et du pouvoir de voir le potentiel là où d’autres ne voyaient qu’une marchandise.
Le parcours d’Haïti est étonnamment similaire. Cette petite nation des Caraïbes est exploitée et maltraitée par des forces extérieures depuis des siècles. Du colonialisme et de l’esclavage aux interventions étrangères et à l’ingérence économique, Haïti a souvent été à la merci de ceux qui cherchaient à extraire ses ressources ou son influence politique. Comme Vivian dans « Pretty Woman », le pays a été mis à profit et mis de côté lorsqu’il ne servait plus les intérêts des autres.
Après la Révolution haïtienne, qui a fait d’Haïti la première république noire et le premier pays à abolir l’esclavage, la nation a été confrontée à des sanctions économiques et politiques continues. La France, par exemple, a exigé des réparations paralysantes pour la perte de ses « biens » – une dette qui a plongé Haïti dans la ruine financière pendant des générations. Mais l’exploitation d’Haïti ne s’est pas limitée aux puissances étrangères. Son gouvernement et ses élus ont également extorqué le pays, s’enrichissant aux dépens de leur peuple. La corruption, la mauvaise gestion et les promesses non tenues ont freiné à plusieurs reprises la croissance d’Haïti, aggravant encore les dégâts causés par les forces extérieures. Cette trahison interne a donné au peuple haïtien le sentiment d’être exploité par les dirigeants en qui il avait confiance pour guider la nation vers la prospérité.
Pourtant, l’histoire d’Haïti, comme celle de Vivian, comporte également une possibilité de rédemption. Tout comme Edward a finalement compris la véritable valeur de Vivian au-delà de son rôle de prostituée, on espère qu’un jour, Haïti sera valorisée pour sa riche culture, son histoire et sa résilience plutôt que comme un lieu à exploiter. L’amour d’Edward pour Vivian est né de sa reconnaissance de son potentiel inexploité. De même, la transformation d’Haïti se produira lorsque les puissances extérieures et ses dirigeants reconnaîtront la véritable valeur de la nation et investiront dans sa population, ses infrastructures et son avenir.
La comparaison peut sembler inhabituelle, mais elle concerne essentiellement l’exploitation, l’extorsion et la possibilité de renouveau grâce à la reconnaissance de la valeur. Dans « Pretty Woman », l’amour et le respect ont changé la vie de Vivian. Pour Haïti, la voie à suivre nécessitera un changement similaire – un changement où le monde et ses propres dirigeants considéreront le pays non pas comme une ressource à piller mais comme une nation méritant dignité, soutien et chance de prospérer.
Haïti a longtemps été traitée comme une « prostituée » sur la scène mondiale, utilisée pour le confort des autres, puis rejetée. Mais comme Vivian, il mérite mieux. Elle mérite des dirigeants qui élèvent plutôt qu’elle n’extorque et des partenaires internationaux qui respectent sa souveraineté plutôt que de l’exploiter. La transformation qui s’est produite pour Vivian dans « Pretty Woman » peut se produire pour Haïti, mais elle nécessite un changement collectif, tant au niveau national qu’international, pour reconnaître la valeur et le potentiel inhérents de la nation.
L’histoire d’Haïti, comme celle de Vivian, n’est pas terminée. Grâce à un leadership exemplaire et à un changement de mentalité à l’échelle mondiale, Haïti sortira de l’ombre de son passé d’exploitation et d’extorsion pour se diriger vers un avenir défini par l’autodétermination et le succès. Le véritable potentiel du pays, longtemps éclipsé, attend d’être libéré.
Bob Rousseau, Ph.D.