Haïti face à la terreur des gangs : des écoles ferment leurs portes pour protéger élèves et enseignants

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Une vague d’inquiétude s’empare de la capitale haïtienne et de ses environs. Port-au-Prince, Delmas et Pétion-Ville sont plongées dans un climat d’insécurité grandissant, alimenté par l’influence croissante des gangs. Confrontées à une menace qui ne cesse de s’intensifier, plusieurs institutions scolaires, dont l’Institution Saint-Louis de Gonzague et l’École Jean-Marie Guilloux, ont annoncé qu’elles suspendraient leurs activités à partir de ce lundi 3 février 2025.

La population vit dans l’angoisse. Depuis plusieurs semaines, les groupes armés resserrent leur emprise sur différents quartiers, semant la peur et paralysant le quotidien. La coalition criminelle « Viv Ansanm », qui tente d’étendre son territoire, a récemment intensifié ses menaces, poussant plusieurs établissements à prendre des mesures drastiques pour éviter tout risque aux élèves et au personnel éducatif.

Cette décision, bien que nécessaire pour assurer la sécurité des jeunes et des enseignants, illustre l’ampleur du problème auquel fait face le pays. Les écoles, censées être des lieux protégés où l’éducation prime sur tout, sont désormais contraintes de fermer leurs portes en raison de la montée de la violence. Pour de nombreuses familles, cette situation est un coup dur, car elle compromet l’avenir scolaire de leurs enfants et les plonge dans une incertitude totale.

De leur côté, les autorités tentent de réagir. Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Dr Patrick Pélissier, a donné des directives au directeur général de la Police nationale, Rameau Normil, afin de renforcer la protection des citoyens et de sécuriser les infrastructures scolaires. Malgré ces annonces, le sentiment d’abandon persiste au sein de la population, qui peine à croire en une amélioration rapide de la situation.

La crise ne touche pas uniquement les écoles. De nombreux commerces réduisent leurs horaires ou ferment complètement par crainte d’être pris pour cible. Les transports en commun fonctionnent au ralenti, et la vie urbaine est profondément affectée, les rues se vidant bien plus tôt qu’à l’accoutumée. Cette atmosphère pesante alimente un climat de peur où chacun tente, tant bien que mal, d’éviter le danger.

Les parents d’élèves, quant à eux, oscillent entre frustration et résignation. L’interruption des cours constitue un véritable coup de frein à l’éducation de leurs enfants, et beaucoup s’inquiètent de la durée de cette fermeture forcée. Certains espèrent une reprise rapide, tandis que d’autres, se basant sur des épisodes similaires du passé, redoutent une suspension prolongée.

Alors que l’incertitude plane sur la capitale, une question demeure : jusqu’à quand cette insécurité dictera-t-elle le quotidien des Haïtiens ? La fermeture des établissements scolaires n’est qu’un symptôme d’une crise bien plus profonde. Derrière chaque porte close, ce sont des milliers d’élèves privés de leur droit à l’éducation, des enseignants contraints à l’inactivité et des familles plongées dans l’angoisse. Si des mesures concrètes ne sont pas mises en place rapidement, Port-au-Prince risque de s’enliser davantage dans le chaos.

Par Jean Herold Sainvil

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