Haïti – Humanitaire : Des milliers de déplacés ont un besoin urgent d’eau et d’assainissement
18/08/2024 09:26:27
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Alors que la violence et l’insécurité ont forcé plus de 578 000 personnes à fuir leur domicile à Port-au-Prince, 112 000 d’entre elles vivent désormais dans 96 quartiers informels de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment des écoles, des églises et des terrains de sport.
Beaucoup de ces sites manquent d’eau et d’installations sanitaires, comme des latrines. Cela entraîne des conditions de vie difficiles et dangereuses, et augmente le risque de maladies d’origine hydrique. Ces derniers mois, Médecins Sans Frontières (MSF) a intensifié ses efforts pour fournir des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) aux personnes vivant dans des camps de fortune à travers la ville, cherchant refuge dans des camps surpeuplés.
Dans le cadre de la réponse d’urgence, MSF a fourni plus de 4,5 millions de litres d’eau traitée sur 15 sites. L’organisation a également formé les responsables de sites à la chloration de l’eau et à l’hygiène, construit ou rénové neuf latrines et neuf douches d’urgence, et distribué des kits d’hygiène.
Dans les zones où l’accès à l’eau traitée et aux latrines est insuffisant, les cliniques mobiles de MSF ont soigné des centaines de personnes atteintes de maladies d’origine hydrique, notamment de diarrhée aqueuse aiguë et de gale, une maladie cutanée liée à un manque d’hygiène. Le choléra, qui a fait plusieurs apparitions à Port-au-Prince depuis 2022, reste une menace importante dans ces conditions.
Cependant, les besoins en eau traitée et en assainissement dans les sites de déplacement et les quartiers touchés par la violence dépassent de loin ce que MSF peut fournir.
Des efforts sont en cours pour identifier les acteurs qui pourraient continuer à fournir de l’eau dans les 15 sites desservis par MSF au-delà du 31 août. C’est en effet la date à laquelle les services d’eau et d’assainissement de MSF doivent prendre fin dans ces zones.
« En tant qu’organisation médicale d’urgence, nous sommes intervenus pour combler les lacunes en matière de services d’eau et d’assainissement lorsque la situation sanitaire est devenue critique et qu’aucun autre acteur majeur n’était en mesure de répondre », explique Sophie Mealier, responsable de projet MSF. « Maintenant que l’accès aux sites existants s’est amélioré, il est temps que d’autres acteurs répondent à ces besoins. De notre côté, nous continuons à nous concentrer sur les zones les plus difficiles d’accès et sur les besoins sanitaires critiques. »
Les équipes de MSF soulignent que les déplacements prolongés entraînent d’autres défis. « Par exemple, alors que MSF fournit de l’eau potable et d’autres services, l’assainissement reste un défi majeur. La gestion des déchets est également un problème persistant, exacerbé par le contrôle des sites d’élimination par des groupes armés », explique Frenso Désir, superviseur du projet Eau et assainissement de MSF.
MSF appelle à une assistance humanitaire accrue pour répondre aux besoins urgents des communautés déplacées. Ces besoins comprennent l’approvisionnement en eau, l’assainissement et les services d’hygiène tels que l’acheminement de l’eau par camion-citerne, la réhabilitation des latrines et des douches, la distribution de kits d’hygiène et la promotion de l’hygiène et de la santé. MSF exhorte également les parties prenantes à allouer les ressources nécessaires pour assurer la sécurité et la dignité des personnes déplacées.
HL/HaïtiLibre