La dépendance d’Haïti à l’égard du riz importé, notamment des États-Unis, a contribué de manière significative au déclin de la production nationale de riz du pays. Le riz importé est plus abordable pour les consommateurs, ce qui a réduit la demande de riz produit localement, affaiblissant le secteur agricole et freinant la croissance des industries locales. Pour remédier au déclin du secteur agricole du pays et soutenir l’économie, je recommande au pays de se détourner de la production de riz ou d’investir dans la production de riz en adoptant des mesures de protection.
Diversifier la production agricole pour l’exportation
Le pays pourrait s’orienter stratégiquement vers une production de riz plus faible, en reconnaissant qu’il est plus économique d’importer du riz des États-Unis. Cette approche encouragerait la réorientation des ressources et des investissements vers la culture de cultures très demandées à l’échelle internationale. Haïti pourrait élargir son marché d’exportation en identifiant et en produisant des cultures dont les pays étrangers ont besoin, générant ainsi davantage de revenus et renforçant sa position économique.
Ce changement d’orientation inciterait les agriculteurs haïtiens à cultiver des cultures à plus forte marge bénéficiaire et à plus forte demande mondiale, comme le café, le cacao, les mangues ou certains fruits tropicaux. Comme ces cultures atteignent souvent des prix plus élevés sur les marchés internationaux, cela augmenterait les revenus des agriculteurs et stimulerait l’économie dans son ensemble. De plus, cette stratégie réduirait la dépendance d’Haïti aux produits importés en augmentant la diversité et le volume de ses exportations.
Établissement de tarifs et de quotas
Si le pays refuse d’adopter la stratégie décrite ci-dessus, il devra continuer à investir dans la production de riz en Haïti, mais appliquer des tarifs et des quotas pour protéger les agriculteurs locaux et garantir une concurrence équitable avec le riz importé. L’essentiel ici est d’analyser la capacité de production de riz du pays et de la comparer au volume des importations de riz afin de mettre en œuvre des politiques qui équilibrent la disponibilité et le coût du riz local et importé.
Par exemple, si Haïti produit 1 000 sacs de riz par mois vendus à 5 dollars le sac, alors que les États-Unis en importent 2 000 à 3 dollars chacun, le gouvernement imposerait des quotas d’importation qui limiteraient à 1 000 le nombre de sacs de riz entrant dans le pays. De plus, les droits de douane sur le riz importé augmenteraient, portant son prix à 5 dollars ou plus. Cela permettrait d’égaliser les chances entre le riz local et le riz importé, ce qui augmenterait la probabilité que les consommateurs haïtiens achètent du riz produit localement.
Cette approche permettrait de protéger les producteurs locaux par le biais de droits de douane et de quotas, afin de stimuler la production nationale et de réduire la dépendance du pays à l’égard du riz importé. À mesure que l’industrie locale du riz se renforcera, elle deviendra plus efficace, ce qui pourrait réduire les coûts de production et permettre au riz haïtien d’être compétitif sur le marché mondial.
En résumé, une telle approche équilibrée de la croissance économique pourrait potentiellement stimuler l’économie haïtienne, mais elle nécessite une réflexion approfondie et une mise en œuvre stratégique. Le recentrage sur les cultures destinées à l’exportation pourrait diversifier l’économie et accroître les recettes. L’investissement dans la production de riz, assorti de droits de douane et de quotas, renforcerait le secteur agricole local et réduirait la dépendance aux importations. En fin de compte, une combinaison de ces stratégies, adaptée aux besoins et aux capacités spécifiques de l’économie haïtienne, pourrait offrir la voie la plus efficace. Haïti peut construire des bases plus solides pour une croissance économique à long terme en favorisant un secteur agricole plus autonome et plus résilient.
Bobb Rousseau
Coach d’affaires
Consultant en politique