Fête à l’hôtel Karibe, chaos à Cité Soleil : Haïti dans deux mondes parallèles. La présence de Fils-Aime à la Primature n’est-elle pas un grand danger ? Il invente et est prêt à tout pour faire croire que tout va bien pour la marquise et que tout se passe bien en Haïti ?
Alors que l’ONU tire une fois de plus la sonnette d’alarme sur l’effondrement de l’État haïtien et la mainmise quasi totale des gangs sur la capitale — 90 % de Port-au-Prince étant sous leur contrôle — le gouvernement de doublure opere en déconnexion flagrante avec la réalité du pays.
En effet, le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé, un danger et ennemi public #1 pour le paysselon le dirigeant de New England Humans Rights, Dr. Josue Reanaud, célébrait ce mercredi 2 juillet, dans le confort de l’hôtel Karibe à Pétion-Ville, la Journée nationale du tourisme, déclarant avec emphase que « Haïti est une terre d’attraction, riche de la diversité de son patrimoine ». À ses côtés, le Ministre de facto du Tourisme exposait une série d’initiatives ambitieuses : relance du PoliTourrénovation de sites, création du « Nouveau Deal » pour le Nord et le Grand Sud, entre autres, sans pour autant citer que les deplacements d’une ville a une autre ne s’effectue depuis un certain temps en avion ou par helico , au prix fort du billet pour une petite balade en air.
« M. Fils-Aime, qui est aussi un plaisantin, un chef de propagande, se met-il dans la tête que ses drones, qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à maîtriser les chefs de gangs, sont suffisants pour faire de telles remarques sur la stimulation du tourisme intérieur alors que la diaspora est toujours clouée ailleurs ? », ajoute M. Renaud.
Par contre, ce discours résolument optimiste contraste cruellement avec les constats accablants formulés le même jour par le Conseil de Sécurité des Nations unies : territoires livrés aux gangs, effondrement de la gouvernance, exécutions extrajudiciaires par des unités policières, violences sexuelles massives, effondrement du commerce légal, et menace imminente de disparition complète de l’autorité de l’État dans la capitale.
Est-ce un aveuglement volontaire ou une stratégie cynique ? La mise en avant du tourisme — dans un pays où même les routes menant à l’aéroport sont sous le feu des gangs — pose question. Faut-il y voir une fuite en avant ? Ou faut-il croire que le chef du gouvernement prend les Haïtiens pour des canards sauvages errant dans un paradis de façade, pendant que les criminels consolident leurs États parallèles ?
Pour l’heure, la réalité vécue par la population — kidnappings, déplacements forcés, pénuries de nourriture, écoles fermées — reste ignorée dans les salons climatisés des discours officiels. Et les perspectives d’élections en 2026 apparaissent de plus en plus comme un mirage alimenté par un vernis institutionnel déconnecté du terrain.
CBA