Le directeur financier de Cap-Haïtien libéré après l’enlèvement de Port-au-Prince, soulevant de nouveaux problèmes de sécurité

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Jean Dorvil Étienne, directeur régional du ministère des Finances du Cap-Haïtien, a été libéré cette semaine après avoir été kidnappé à Port-au-Prince. Les décès et les enlèvements de personnalités du département du Nord ont rendu les habitants de la région inquiets, nombre d’entre eux réclamant des mesures de sécurité renforcées et une plus grande attention de la part du gouvernement.

CAP-HAÏTIEN — Jean Dorvil Étienne, directeur régional du Département du Nord du ministère des Finances, a été libéré en début de semaine après avoir été kidnappé à Port-au-Prince au cours du week-end, a confirmé sa famille. L’enlèvement d’Étienne est le premier enlèvement très médiatisé depuis des mois, ravivant les craintes dans un pays aux prises avec l’insécurité.

Personnalité bien connue du Cap-Haïtien, Étienne est également propriétaire de l’Institut Sacré-Cœur, une école prestigieuse de la région. Il était candidat au Sénat pour le département aux élections de 2015. Malgré son importance, la famille Étienne a refusé de donner des interviews pour des raisons de sécurité.

Si la famille d’Étienne est restée discrète lors de son enlèvement, il a été révélé plus tard qu’il avait été libéré après le paiement d’une rançon, selon Gérard Maxineauun journaliste local. Ni le montant de la rançon ni l’identité des ravisseurs n’ont été dévoilés.

Silence des responsables gouvernementaux

Bien qu’Étienne occupe un poste de haut niveau, le gouvernement haïtien n’a pas publié de déclaration officielle concernant l’enlèvement, ce qui a soulevé des questions parmi le public et les médias locaux. Certains amis d’Étienne contactés par le Haitian Times ont exprimé leur soulagement suite à sa libération en toute sécurité, mais se sont abstenus de tout autre commentaire, respectant le souhait de confidentialité de la famille.

Le manque d’informations pendant cette épreuve a laissé de nombreux habitants du Cap-Haïtien dans l’incertitude quant à savoir si Étienne avait été kidnappé, alors que des rumeurs circulaient sans confirmation de sources officielles.

“La famille a probablement évité l’attention des médias pour éviter d’entraver les négociations avec les ravisseurs”, a déclaré Maxineau dans sa publication sur Facebook.

L’enlèvement d’Étienne survient à un moment où les enlèvements auraient diminué en Haïti ou du moins auraient été sous-estimés. Le dernier enlèvement majeur à capturer l’actualité nationale et internationale C’était en mars 2024, lorsque le YouTubeur américain Addison Pierre « Arab » Maalouf a été enlevé.

Avant cela, en février, quatre membres de la Congrégation des Frères du Sacré-Cœur et un enseignant ont également été kidnappéscréant une brève vague d’inquiétude du public.

La Police nationale haïtienne (PNH) a du mal à gérer l’insécurité généralisée, avec des gangs opérant en toute impunité dans certaines parties de la capitale et d’autres régions, notamment dans le département de l’Artibonite. Ceci malgré l’aide de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) dirigée par le Kenya, qui compte actuellement 407 membres.

Les enlèvements, devenus une caractéristique des activités des gangs, semblent avoir ralenti ces derniers mois, rendant le cas d’Étienne particulièrement alarmant. Son enlèvement ajoute au sentiment de chagrin au Cap-Haïtien, où les habitants sont encore sous le choc du récent assassinat de Kerwin Augustin, le directeur régional de l’Office national des migrations.

Des individus non identifiés à moto ont abattu Augustin alors qu’il rentrait chez lui avec sa femme après une fête le 18 septembre, selon Le Nouvelliste. Il a été transporté à l’hôpital universitaire Justinien, où il a succombé à ses blessures. L’attaque a eu lieu au Centre Médico, un quartier du Cap-Haïtien, et n’est toujours pas résolue.

Les décès et les enlèvements de personnalités du département du Nord ont rendu les habitants de la région inquiets, nombre d’entre eux réclamant des mesures de sécurité renforcées et une plus grande attention de la part du gouvernement.

Quant à Étienne, bien qu’il ait été rendu sain et sauf à sa famille, l’incident souligne l’instabilité persistante en Haïti, où même les responsables gouvernementaux ne sont pas à l’abri de la menace omniprésente d’enlèvement.

À suivre