Les entreprises pourraient bientôt être obligées de proposer des contrats réguliers aux travailleurs bénéficiant d’accords zéro heure après seulement trois mois, dans le cadre des réformes proposées actuellement en discussion par le gouvernement travailliste.
La vice-première ministre Angela Rayner et le ministre des Affaires Jonathan Reynolds ont informé les chefs d’entreprise et les syndicats lors d’une réunion privée qu’une nouvelle législation pourrait obliger les employeurs à offrir aux salariés à temps partiel un contrat régulier avec des heures garanties après 12 semaines. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large du Parti travailliste visant à mettre fin aux pratiques d’emploi « exploitantes »bien que les détails soient encore en cours de finalisation avant le dévoilement du projet de loi sur les droits des travailleurs le mois prochain.
Le seuil de trois mois s’inspire de l’exemple de McDonald’s, qui a offert en 2017 à ses salariés la possibilité de passer à des contrats avec un minimum d’heures garanties. La plupart des salariés ont choisi de conserver des conditions flexibles, mais cette initiative a été citée comme un modèle pour concilier la protection des travailleurs avec les besoins de l’entreprise.
Selon des sources impliquées dans les discussions, les avis étaient partagés, certains chefs d’entreprise suggérant une période de qualification plus longue et des représentants syndicaux plaidant pour un délai plus court. Un initié de Whitehall a expliqué que la proposition de trois mois avait été conçue pour susciter des réponses plus claires de la part des entreprises, des détails supplémentaires devant être développés ultérieurement.
Le parti travailliste s’est engagé à mettre un terme à la « flexibilité unilatérale » sur le lieu de travail. Il propose notamment d’obliger les employeurs à indemniser les salariés qui annulent tardivement leur journée de travail, afin d’éviter que les salariés soient défavorisés financièrement lorsque leur journée de travail est annulée à la dernière minute. Alors que le parti travailliste avait initialement envisagé d’interdire totalement les contrats zéro heure, il a renoncé à cette idée après la résistance des entreprises, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et des loisirs, qui estiment que ces contrats offrent une flexibilité précieuse tant aux salariés qu’aux employeurs.
La discussion sur les contrats zéro heure fait partie La promesse du parti travailliste de procéder à la plus grande réforme des droits des travailleurs Les chefs d’entreprise ont toutefois exprimé leur inquiétude quant aux coûts potentiels des réformes. La Confédération de l’industrie britannique (CBI) a indiqué que seulement 26 % des entreprises se sentaient confiantes dans leur capacité à absorber l’impact financier sans nuire à la croissance, à l’investissement ou à l’emploi.
Des tensions sont également apparues au sein du gouvernement sur la manière de gérer les périodes d’essai dans le nouveau système. Rayner milite pour que les droits à l’emploi soient garantis dès le premier jour, après une courte période d’essai, tandis que Reynolds serait favorable à une période d’essai plus longue, pouvant durer jusqu’à neuf mois.
Le projet de loi phare du gouvernement sur les droits des travailleurs devrait être dévoilé dans les semaines à venir, alors que les ministres s’efforcent de concilier les préoccupations des entreprises avec leur engagement à améliorer la protection des travailleurs.

Jamie Young
Jamie est un journaliste d’affaires chevronné et reporter principal chez Business Matters, avec plus d’une décennie d’expérience dans le reportage sur les PME britanniques. Jamie est titulaire d’un diplôme en administration des affaires et participe régulièrement à des conférences et ateliers sectoriels pour rester à la pointe des tendances émergentes. Lorsqu’il ne rend pas compte des derniers développements commerciaux, Jamie est passionné par le mentorat des journalistes et entrepreneurs en devenir, partageant leurs connaissances pour inspirer la prochaine génération de chefs d’entreprise.