

Le Premier ministre français Michel Barnier fait face à un vote de censure à l’encontre de son gouvernement minoritaire après avoir utilisé des pouvoirs spéciaux pour faire adopter un projet de loi sur le budget de la sécurité sociale sans le vote des députés.
Il est peu probable que le gouvernement survive au vote déclenché cet après-midi par le parti d’opposition de gauche radicale La France Intrépide (LFI) et le Rassemblement national (RN) d’extrême droite de Marine le Pen.
Cela pourrait avoir lieu dès mercredi.
Malgré des concessions de dernière minute, Barnier ne pensait clairement pas pouvoir faire passer son projet de loi budgétaire.
Le Nouveau Front populaire, une alliance de plusieurs partis de gauche, arrive en tête contre les partisans de Macron et l’extrême droite suite aux élections anticipées de juillet.
L’alliance a été rendue furieuse par La décision de Macron de virer au centre droit en choisissant Barnier comme nouveau Premier ministreet a promis de voter contre le gouvernement.
Cela signifiait que Barnier devait jusqu’à présent compter sur le RN pour la survie de son gouvernement.
Le projet de loi budgétaire visait à freiner le déficit croissant de la France grâce à 60 milliards d’euros (49 milliards de livres sterling) d’augmentations d’impôts et de réductions de dépenses.
Faute de majorité, Barnier a été contraint de faire des concessions aux critiques.
Ceux-ci comprenaient l’abandon d’une hausse de la taxe sur l’électricité précédemment prévue, ainsi que le projet d’une politique de remboursement des médicaments sur ordonnance moins généreuse à partir de l’année prochaine.
Mais la nouvelle version du budget de la sécurité sociale reste inacceptable pour l’opposition.
Il a utilisé l’article 49.3 de la Constitution française, qui permet l’adoption d’un texte de loi sans vote, pour faire adopter son budget 2025 après que le RN s’est joint à la gauche pour s’y opposer.
“Je ne pense pas que les Français nous pardonneront de choisir les intérêts des partis plutôt que l’avenir du pays”, a déclaré Barnier aux députés mardi en expliquant les raisons de sa décision. “Maintenant, chacun devra assumer sa propre responsabilité, comme j’ai assumé la mienne.”


Marine le Pen a expliqué la position du RN.
“Barnier n’a pas écouté les 11 millions d’électeurs du RN… Il a dit que chacun devait assumer sa responsabilité et c’est ce que nous ferons”, a-t-elle déclaré.
Barnier a été invité à former un gouvernement par le président Emmanuel Macron en septembre.
Si Barnier ne survit pas au vote de mercredi, il restera en place en tant que Premier ministre par intérim jusqu’à ce que Macron annonce un nouveau gouvernement.
Il pourrait s’agir d’un nouveau gouvernement majoritaire – peu probable étant donné l’éclatement du Parlement français – ou d’un gouvernement technocratique, pour diriger le pays jusqu’à ce que de nouvelles élections puissent avoir lieu l’été prochain.
Le processus pourrait prendre des semaines, comme ce fut le cas après les élections générales anticipées qui ont abouti à un Parlement sans majorité en été.
Plusieurs partis réclament également de nouvelles élections présidentielles. Dans l’état actuel des choses, Macron devrait rester en poste jusqu’en 2027.