
Un glissement de terrain meurtrier et des inondations généralisées au Cap-Haïtien ont fait au moins quatre morts et des dizaines de maisons submergées dans l’eau et la boue, incitant les autorités locales à déclarer l’état d’urgence environnementale. Malgré les appels à l’aide répétés, le gouvernement central d’Haïti n’a pas encore répondu, laissant la ville se débrouiller seule pendant cette crise.
“Nous n’avons toujours pas de réponse jusqu’à présent”, a déclaré au journaliste local Patrick Almonor, maire adjoint de Cap-Haïtien. Gérard Maxineau lors d’un entretien le 6 décembre. « Une délégation était censée venir, mais elle n’est pas encore venue. Nous l’attendons. »
Des jours de fortes pluies ont provoqué d’importantes inondations dans plusieurs quartiers de la ville du nord, notamment le 5 décembre, lorsqu’un glissement de terrain dans le Bande-du-Nord vallonnée la section communale a fait quatre morts. Les responsables locaux, dont le Conseil administratif Maiono Mompremier Tompouce, ont indiqué que les victimes ont été identifiées comme étant de la même famille dont le domicile effondré Jeudi.
Les morts tragiques incluent Wilson Marcellus, 38 ans, Nadia Michel, 32 ans, Wilmise Marcellus, 13 ans, et Wildia Marcellus, 7 ans.
Le temps haïtien a contacté le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour commenter les projets du gouvernement central d’aider Cap-Haïtien. Au moment d’écrire ces lignes, le CPT n’a pas répondu.
L’incapacité du Cap-Haïtien à gérer seule cette catastrophe naturelle souligne le problème persistant des provinces d’Haïti qui dépendent fortement de Port-au-Prince pour le financement et les ressources. La ville a été confrontée à un défi similaire en juillet lorsqu’elle a eu du mal à obtenir des fonds pour célébrer son anniversaire, s’appuyant également sur le soutien de la capitale. Malgré la présence de personnalités éminentes du Cap-Haïtien, telles que les membres du CPT Fritz Jean et Emmanuel Vertilaire, à des postes gouvernementaux influents, les habitants se sentent négligés. Beaucoup espéraient que ces dirigeants donneraient la priorité à leur ville natale, mais leurs attentes sont restées largement déçues.
Menaces récurrentes et promesses non tenues
Le Cap-Haïtien a été confronté à des inondations répétées et dévastatrices. En mai, au moins 12 résidents ont été tués lors d’un glissement de terrain sur la colline Laborie suite à de fortes pluies. Les habitants sont de plus en plus préoccupés par la vulnérabilité de la ville face à des événements similaires, en particulier dans de nombreuses zones proches des canaux d’irrigation, de l’eau de mer ou des collines.
En janvier, la mairie a annoncé son intention de démolir des maisons dans les zones à haut risque pour prévenir les catastrophes. Cependant, bon nombre de ces plans n’ont pas été mis en œuvre, laissant des quartiers comme Des Charriers et Vertières parmi les plus gravement touchés par les récentes inondations.
« Le Cap-Haïtien est une zone sur laquelle l’État n’a pas vraiment les yeux rivés. Nous sommes frustrés… L’État me prend des impôts et je ne vois pas ce qu’il en fait.»
Tedson Massion, professeur de musique
La frustration croissante est évidente. Pour de nombreux habitants du Cap-Haïtien, le manque d’intervention du gouvernement est à la fois frustrant et décourageant.
« Le Cap-Haïtien est une région sur laquelle l’État n’a pas vraiment les yeux », a déclaré Tedson Massion, professeur de musique vivant à Petite-Anse. “Nous sommes frustrés… Le gouvernement me prend des impôts et je ne vois pas ce qu’il fait avec ça”, a-t-il déclaré, déplorant que les rues remplies d’ordures aient aggravé les inondations causées par les pluies torrentielles qui ont frappé la ville pendant plusieurs jours.
Massion, dont l’espace de vie a été épargné par les inondations en raison de son emplacement au deuxième étage, n’a pas pu travailler car son employeur, l’Institution Chrétienne Enfant de la Promesse (ICEP), reste fermée.
Le secteur privé intervient en pleine état d’urgence
En réponse à la crise, les responsables de la mairie du Cap-Haïtien ont déclaré l’état d’urgence environnementale pour six mois pour faire face aux dégâts croissants. Ils visent à obtenir des ressources financières, matérielles et humaines pour aider les résidents vulnérables, rénover les infrastructures endommagées et améliorer le système de drainage de la ville afin de prévenir de futures inondations.
Une note du 5 décembre de la mairie a exposé ses objectifs, qui comprennent la réparation des routes, des ponts et des réseaux électriques. Des abris sont fournis aux résidents déplacés, même si les autorités n’ont pas encore publié de statistiques détaillées sur l’étendue des dégâts ni sur le nombre de victimes touchées.
Le maire adjoint Almonor a également annoncé qu’une étude sur les causes profondes des inondations de la ville serait présentée le 12 décembre.
Avec peu ou pas d’aide du gouvernement central, des entités privées sont intervenues pour apporter une aide cruciale à la ville. Une société d’ingénierie connue sous le nom de COAMCO Haïti a fourni cinq camions pour aider au nettoyage des sites de gestion des déchets. Des excavatrices ont été déployées pour éliminer l’eau et la boue des rues inondées, une mesure temporaire mais nécessaire pour atténuer la crise.
Malgré ces efforts, de nombreuses rues des quartiers touchés, comme Zo-Vincent, Blue Hills, Fort Saint-Michel et Petite-Anse, restent inondées. Les routes sont jonchées de boue et de détritus, et les habitants impuissants ont encore du mal à évacuer l’eau de leurs maisons quelques jours après les pluies.
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Les responsables locaux plaident pour une aide fédérale alors que des glissements de terrain et des inondations font au moins 4 morts au Cap-Haïtien a été publié pour la première fois le 9 décembre 2024 à 9h40.