C’est dans une ambiance festive, à la Villa d’Accueil, que l’architecte Lesly Voltaire, représentant du parti politique Fanmi Lavalas, a officiellement été intronisé le lundi 7 octobre 2024 comme nouveau Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), une entité politique composée de neuf membres. Voltaire succède à Edgar Leblanc Fils, qui a brillé par son absence lors de la cérémonie d’investiture. Cette passation de pouvoir survient alors que le pays fait face à une crise politique profonde, aggravée par un récent rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), accusant trois conseillers du CPT de malversations. Voltaire hérite ainsi de la direction d’un organe politique aux prises avec de sérieuses difficultés internes et externes.
L’absence d’Edgar Leblanc Fils, qui n’a pas effectué la passation avec Lesly Voltaire, est perçue comme un signe des tensions qui couvent au sein du CPT. D’après une source interne au conseil, un nouveau sceau a été créé pour ratifier la résolution portant sur la modification de la présidence tournante, une décision qui suscite des controverses au sein de l’instance. La résolution, signée par six conseillers présidentiels, attend encore d’être envoyée aux Presses Nationales pour publication.
Leblanc Fils, président sortant, a refusé d’apposer sa signature, protestant contre la présence des trois conseillers mis en cause dans une affaire de corruption à la BNC, mais qui ont néanmoins conservé leurs fonctions sous le principe de la présomption d’innocence. Ces derniers, bien que toujours membres du conseil, ne participeront pas à la présidence tournante.
Quelques heures avant l’installation de Lesly Voltaire, Edgard Leblanc a quitté la Villa d’Accueil précipitamment, sans attendre la cérémonie, plongeant ainsi le CPT dans une atmosphère de crises imminentes. Cette situation met en évidence des fractures profondes au sein du Conseil, qui devra surmonter de nombreux défis dans les prochains jours.
Lors de son discours d’installation, Lesly Voltaire a fait preuve de diplomatie, appelant à l’unité et à la collaboration entre les membres du CPT et les divers acteurs du gouvernement de transition. Il a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance de la population dans les institutions publiques.
Voltaire a également souligné l’urgence de résoudre la crise sécuritaire qui paralyse actuellement le pays, tout en créant un climat propice à des élections inclusives et transparentes. Il s’est engagé à adopter une gestion rigoureuse et transparente, centrée sur la redevabilité des institutions et la lutte contre la corruption.
Cependant, les obstacles à surmonter sont nombreux, et l’absence de son prédécesseur lors de la transition de pouvoir présage une période de tensions internes au sein du CPT. Voltaire devra non seulement assurer la stabilité de l’institution, mais aussi apaiser les conflits liés aux accusations de corruption et restaurer la confiance des citoyens dans ce processus de transition.
L’avenir du CPT semble menacé, avec des crises internes déjà apparentes à travers le refus de Leblanc Fils de signer les documents officiels. La situation est d’autant plus délicate que la légitimité de certains membres du conseil est mise en doute à cause des accusations de corruption.
Les prochains jours seront décisifs pour le nouveau président du CPT, qui devra prouver sa capacité à gouverner dans un climat de fortes tensions politiques. Pour Voltaire, il s’agit non seulement d’un test de leadership, mais aussi d’un tournant crucial pour l’avenir politique du pays.
Jean Herold SAINVIL



