Si MLK Jr. était en vie, comment aurait-il abordé l’ère Trump ?

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Contrairement aux nombreuses personnes qui sont contrariées par le fait que Donald Trump soit investi le jour de Martin Luther King Jr., je considère cela comme une bonne chose. Premièrement, cela attire encore plus l’attention sur cette journée et sa signification. Deuxièmement, c’est l’occasion de spéculer sur ce que King pourrait dire et faire s’il était en vie à l’époque Trump.

L’histoire contrefactuelle et « et si » est une tendance dans le monde littéraire. L’investiture de Trump ce jour férié pourrait nous inciter à réfléchir à ce à quoi l’Amérique et le monde auraient pu ressembler avec King vivant et en bonne santé. À l’inverse, comment l’Amérique et le monde ont-ils évolué sans lui ?

King était le genre de leader qui arrive une fois dans sa vie, doté d’une éloquence et d’une passion inégalées. Son don d’oratoire pourrait dynamiser toutes sortes de personnes, y compris les travailleurs, les présidents et autres chefs d’État. Il possédait une vision visionnaire des maux complexes raciaux, sociaux et économiques ainsi que de leurs solutions et conséquences.

Il a travaillé sans relâche pour construire un mouvement populaire de défense des droits civiques et de justice sociale et en a été la force directrice. Et sa présence charismatique a incité les gens à agir sur les questions et les problèmes qu’il s’efforçait de résoudre.

Comment cela pourrait-il se produire à l’ère Trump ? Au début, King abhorrait toute violence. Il aurait très probablement été profondément peiné par les massacres par armes à feu qui sont devenus quelque peu monnaie courante dans les villes américaines. Il se serait presque certainement heurté à la National Rifle Assn. et son ardent soutien Trump, tout en faisant pression sur le Congrès pour qu’il adopte une législation complète sur le contrôle des armes à feu.

En matière de politique internationale, King aurait sûrement condamné la guerre menée par la Russie en Ukraine. On peut également l’imaginer s’exprimer contre l’enlèvement et le massacre d’Israéliens par le Hamas ainsi que contre le meurtre de civils palestiniens par Israël. Il aurait qualifié ces guerres d’inefficaces, de répressives et de gaspillage, de ponction sur les ressources qui devraient être consacrées aux programmes d’aide aux pauvres et aux minorités. Sur ce point, lui et Trump, qui affirme à plusieurs reprises qu’il a tenu l’Amérique à l’écart des guerres inutiles, seraient probablement d’accord.

Il est impossible d’imaginer King ne luttant pas bec et ongles contre l’éruption de lois sur la suppression des électeurs et les stratagèmes du Parti républicain pour diluer la force électorale des Noirs et des minorités, y compris l’assaut contre la loi sur les droits de vote. Il se heurterait à Trump à ce sujet. Mais Trump aurait également un retour : il citerait pour lui la forte augmentation des votes noirs et hispaniques lors de la récente élection présidentielle.

King tenterait presque certainement d’empêcher le sprint vers la droite du pays mené par les Républicains, attirant ainsi l’attention négative de Trump et de sa coalition MAGA. Mais même lui n’aurait pas été en mesure d’arrêter les nombreuses forces puissantes ayant un intérêt direct à stopper ou à inverser la dynamique du pays vers l’élargissement des droits civils, la protection du travail et l’équité économique.

La résurgence de sentiments, d’actes et de conflits ouvertement racistes sous Trump troublerait évidemment King, qui espérait un jour où les Américains seraient jugés « non pas sur la couleur de leur peau mais sur le contenu de leur caractère ».

King aurait dû trouver de nouveaux moyens de lutter contre les maux persistants de la pauvreté et des inégalités de richesse, qui se sont amplifiés au cours des décennies qui ont suivi sa mort. Même compte tenu de ses superbes compétences en matière d’organisation et de planification, cette croissance aurait probablement été une bataille perdue d’avance.

S’il avait vécu, l’engagement inébranlable de King en faveur des droits de l’homme et de l’égalité économique n’aurait sûrement pas diminué. Partout où il y avait une campagne, une marche, un rassemblement, un effort de lobbying ou un événement que sa présence pourrait renforcer, il y a fort à parier qu’il aurait beaucoup à dire et à faire. À l’ère Trump, il y aurait de quoi l’occuper.

Le dernier livre d’Earl Ofari Hutchinson s’intitule « Day 1 The Trump Reign ». Ses commentaires peuvent être consultés sur thehutchinsonreport.net.

À suivre