par Jamesky Jeanty
Le carnaval est une tradition festive célébrée avant le Carême dans de nombreuses cultures, notamment dans les pays de tradition catholique. Cette période de réjouissances populaires se caractérise par des défilés, des danses, des déguisements et diverses festivités où l’expression de la joie collective prend le dessus sur les règles sociales habituelles.
En Haïti, le carnaval est l’un des événements les plus attendus de l’année, mettant en valeur la richesse du folklore national, les couleurs locales, les traditions et les mœurs qui façonnent l’identité culturelle du pays. Pourtant, à Port-de-Paix, l’ambiance carnavalesque est entachée par un problème persistant : l’absence d’électricité.
Une fête dans l’obscurité
Depuis l’organisation du carnaval national à Port-de-Paix en février 2021 sous l’administration de l’ancien président Jovenel Moïse, la ville peine à retrouver une dynamique festive digne de ce nom. La situation est d’autant plus préoccupante que, depuis cet événement, l’électricité semble avoir disparu du paysage nocturne local.
Chaque dimanche pré-carnavalesque, les bandes à pied investissent les rues de la ville, mais ces défilés se déroulent dans une obscurité quasi totale. Malgré la présence régulière des forces de l’ordre pour assurer la sécurité, le manque d’éclairage compromet la pleine réussite des festivités et suscite une profonde déception parmi la population.
Une organisation défaillante
L’incapacité des autorités locales à organiser un carnaval d’envergure aggrave la situation. La mairie de Port-de-Paix, censée jouer un rôle clé dans la mise en place des festivités, peine à mobiliser les ressources nécessaires. En février 2023, une initiative carnavalesque portée par la municipalité a laissé de nombreuses dettes impayées : plusieurs groupes musicaux et bandes à pied n’ont toujours pas reçu la rémunération qui leur était due.
Cette situation met en lumière un problème plus large de gouvernance locale et de gestion des fonds alloués aux événements culturels. Port-de-Paix, malgré son potentiel économique et touristique, reste en marge des grandes manifestations nationales, en raison d’un manque d’investissement dans ses infrastructures et de l’absence d’une politique culturelle efficace.
Un carnaval compromis ?
Face à ces difficultés, une question se pose : y aura-t-il un véritable carnaval à Port-de-Paix cette année ? Quelles mesures la mairie entend-elle prendre pour garantir la réussite des festivités ? Et surtout, quels bénéfices un tel événement pourrait-il apporter à la ville et à ses habitants ?
En attendant des réponses claires, la population de Port-de-Paix continue d’espérer un sursaut des autorités locales pour sauver l’un des moments les plus emblématiques de la culture haïtienne.
Jamesky Jeanty
Redouvanjou
