une présidence contestée, une vie de courage moral

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Quelques jours après avoir perdu sa réélection en 1980, le président Jimmy Carter a assisté à un hommage à Aaron Copeland qui comprenait son Fanfare pour l’homme ordinaire. S’il y a un président qui incarne cette œuvre, c’est bien Carter. Citoyen, vétéran, agriculteur, gouverneur, président, professeur d’école du dimanche, promoteur de la paix, constructeur de maisons pour ceux qui n’ont pas d’abri.

Carter était l’antidote au président en disgrâce Richard Nixon et à tous les dégâts qu’il a infligés à la démocratie américaine. Carter projetait l’honnêteté, la compassion, la rectitude religieuse, la moralité, la justice raciale et le service public. Rosalynn, sa compagne de vie dans le mariage et la gouvernance, son épouse depuis 77 ans et Première Dame, était aussi dévouée au service public que son mari.

Le président Jimmy Carter salue la foule alors qu'il se rend à la Maison Blanche avec son épouse Rosalynn et leur fille Amy après son investiture le 20 janvier 1977.

Le président Jimmy Carter salue la foule alors qu’il se rend à la Maison Blanche avec son épouse Rosalynn et leur fille Amy après son investiture le 20 janvier 1977.Crédit: AP//Suzanne Vlamis

Les vertus de Carter ont brodé sa présidence. Il a travaillé si dur. Ses ambitions étaient nobles. Le taux d’approbation de Carter était de 75 pour cent au cours de ses premiers mois de mandat en 1977. Mais une série d’événements l’a rattrapé. La plus grande priorité de Carter, un plan énergétique national, a mis 18 mois à être adoptée et n’a été qu’un succès marginal. En 1979, les États-Unis ont été frappés par un choc pétrolier provoqué par l’Iran et l’OPEP, qui a réduit les approvisionnements et fait monter les prix. Il y avait des conduites d’essence partout.

Cet été-là, le pays était en proie à un sentiment de profonde dérive. Pendant 10 jours, Carter s’est retiré à Camp David pour des réunions et des consultations avec des experts et des citoyens afin de l’aider à trouver des réponses au malaise grandissant du pays. Carter est descendu de la montagne et a prononcé un sermon au pays sur ce qui n’allait pas :

«C’est une crise de confiance. C’est une crise qui frappe au cœur, à l’âme et à l’esprit même de notre volonté nationale. Nous pouvons voir cette crise dans le doute croissant quant au sens de nos propres vies et dans la perte de l’unité d’objectif de notre nation. L’érosion de notre confiance dans l’avenir menace de détruire le tissu social et politique de l’Amérique. »

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Quelques jours plus tard, Carter licencie cinq membres de son cabinet. Sa cote de popularité est tombée à 30 pour cent. La perte de confiance du peuple américain concernait le président et sa capacité à gouverner.

En novembre 1979, après le retour de l’ayatollah Khomeini et le renversement du Shah aligné sur l’Occident, l’ambassade américaine à Téhéran est saisie et 52 diplomates américains sont pris en otages. Une mission de sauvetage a échoué de façon spectaculaire en avril 1980, avec des militaires américains perdus lorsque leurs hélicoptères se sont écrasés dans le désert. Les Iraniens, déterminés à humilier davantage l’Amérique et son dirigeant, n’ont libéré les otages que quelques instants après que Carter ait cessé d’être président.

C’était là l’apogée de la présidence de Carter. Les luttes autour de son programme politique étaient angoissantes. On en est arrivé à un point où de nombreux démocrates au Congrès prenaient plus de plaisir à attaquer et à critiquer la Maison Blanche qu’à attaquer et battre les républicains. L’inflation atteindra un niveau record de 14,6 pour cent au cours de l’année électorale de 1980, accompagnée de taux d’intérêt encore plus élevés.

À suivre