Le conseil de sécurité des Nations unies a adopté, ce mardi 30 septembre 2025, une nouvelle résolution majeure visant à renforcer la réponse internationale face à la crise sécuritaire en Haïti. Par 12 voix pour, 0 contre et 3 abstentions, les membres du Conseil ont validé la création d’une force de suppression des gangs, en remplacement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), jusqu’ici dirigée par le Kenya.
La résolution, adoptée après plusieurs semaines de consultations diplomatiques, prévoit le déploiement de 5 500 personnels, incluant des policiers et des militaires, sous mandat onusien pour une durée de 12 mois. Le financement de cette force sera assuré par les États membres de l’ONU, signe d’un engagement international renouvelé pour faire face à l’escalade de la violence en Haïti.
Cette décision intervient dans un contexte où la mission dirigée par le Kenya, déployée depuis plus de deux mois sur le territoire haïtien, peine à produire des résultats tangibles face à des gangs lourdement armés qui contrôlent de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et de plusieurs autres régions.
Selon plusieurs observateurs, la mission kényane a été freinée par des obstacles logistiques, un manque de coordination avec les forces locales, ainsi qu’une résistance armée féroce des groupes criminels. Ces limitations ont ravivé les critiques sur l’efficacité des missions internationales en Haïti, tout en accentuant l’urgence d’une stratégie plus robuste.
Contrairement à la MMAS, dont le mandat était avant tout d’appuyer la police haïtienne, la nouvelle force disposera d’un mandat offensif, lui permettant de mener directement des opérations de désarmement, de rétablissement de l’ordre et de neutralisation des groupes armés.
Alors que la population haïtienne continue de subir les violences quotidiennes des gangs, les regards sont désormais tournés vers l’ONU et ses partenaires : la réussite de cette force dépendra autant de sa stratégie sur le terrain que de sa capacité à collaborer avec les acteurs haïtiens.
Par : Clervens CASSEUS.