L’échec de la résolution de l’OEA contre Maduro et le rôle de Haïti parmi les opposants
Dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe, les efforts des États-Unis pour rallier l’opposition internationale contre les fraudes électorales présumées au Venezuela rencontrent des obstacles majeurs. Les grandes organisations mondiales, telles que l’Organisation des États américains (OEA) et l’Union européenne (UE), ont initialement montré une volonté de condamner fermement le président Nicolás Maduro. Cependant, les alliés du régime vénézuélien ont rapidement pris des mesures pour défendre ce dernier.
En Europe, le gouvernement hongrois, favorable aux régimes autoritaires, a bloqué une déclaration de l’UE exprimant des préoccupations concernant les « irrégularités » électorales au Venezuela. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a finalement publié la déclaration en son propre nom.
En Amérique latine, le Brésil, le Mexique et la Colombie ont mené la charge à l’OEA pour défendre Maduro. Ces trois pays, bien que démocratiquement élus, adoptent des postures ambivalentes, témoignant d’une influence régionale croissante des modèles autoritaires promus par la Russie, la Chine et l’Iran. Cette réticence à suivre les directives des États-Unis souligne une méfiance historique à l’égard des politiques américaines.
Le Conseil permanent de l’OEA a échoué mercredi à faire passer une résolution condamnant Maduro, avec 17 membres votant en faveur, 11 s’abstenant (dont le Brésil et la Colombie), et cinq délégations, dont le Mexique, ne participant pas à la session. Bien qu’aucun membre n’ait voté contre la résolution, une majorité absolue de 18 voix était nécessaire pour son approbation. Parmi les 17 pays ayant voté en faveur de la résolution, Haïti, le seul membre de l’OEA dont aucun dirigeant actuel n’est ni un élu ni légitime, s’allie avec les États-Unis pour dénoncer les « fraudes » électorales au Venezuela, ne reconnaissant pas l’autorité de Nicolás Maduro.
Cette situation reflète la prudence des présidents de la Colombie, du Mexique et du Brésil, qui cherchent à gérer soigneusement leurs relations diplomatiques et leurs intérêts nationaux. Leur approche se situe dans un cadre où les déclarations sur le Venezuela ont des implications significatives pour leurs relations bilatérales et leurs positions dans le contexte régional et mondial.
Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, dont le mandat se termine bientôt, reste fidèle à la tradition de non-intervention de la politique étrangère mexicaine. Quant aux présidents colombien Gustavo Petro et brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, ils partagent des affinités géographiques et idéologiques avec Maduro, bien qu’ils aient initialement contesté la victoire de ce dernier.
Malgré les réticences à voter la résolution de l’OEA, ces dirigeants maintiennent des relations complexes avec des régimes autoritaires globaux, comme la Chine et la Russie, ce qui influence leur positionnement vis-à-vis du Venezuela. Par exemple, la Chine utilise le Mexique pour contourner certaines réglementations économiques américaines, profitant des accords commerciaux comme l’USMCA.