acheter du pétrole américain ou faire face à des droits de douane élevés, dit l’UE

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Donald Trump a menacé les États membres de l’Union européenne de tarifs douaniers punitifs s’ils ne parvenaient pas à acheter davantage de pétrole et de gaz américains, ravivant ainsi la perspective d’une nouvelle guerre commerciale transatlantique.

Vendredi, le président élu a déclaré sur les réseaux sociaux : « J’ai dit à l’Union européenne qu’elle devait combler son énorme déficit avec les États-Unis en achetant à grande échelle notre pétrole et notre gaz. Sinon, ce sont les TARIFS jusqu’au bout !!!

Cet avertissement intervient alors que M. Trump insiste pour que l’UE réduise son excédent commercial avec les États-Unis, qui s’élevait à 131 milliards de dollars (105 milliards de livres sterling) l’année dernière. Il devrait faire pression en faveur d’une relation commerciale plus équilibrée, brandissant la menace de droits de douane sur les exportations européennes à moins que l’UE n’achète davantage de biens et de services américains.

Cette position pourrait constituer un défi délicat pour la Grande-Bretagne, le nouvel ambassadeur américain Lord Mandelson étant susceptible de consacrer des efforts diplomatiques considérables pour éviter un véritable conflit commercial tout en essayant de maintenir l’accord entre l’UE et les États-Unis.

La rhétorique dure de M. Trump rappelle sa présidence précédente, lorsqu’il avait imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium de l’UE et menacé d’imposer de nouveaux droits sur Importations de voitures allemandes. Cette période a déclenché une vague de tensions transatlantiques, des contre-mesures de l’UE sur des produits comme les motos Harley-Davidson et le denim, et une trêve temporaire en 2018.

Cette dernière escalade signale un retour potentiel à des tarifs douaniers. Après avoir été pris au dépourvu auparavant, les responsables de l’UE ont depuis affiné leurs capacités de défense commerciale pour répondre plus rapidement aux pressions américaines, le cas échéant. En novembre, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a noté que l’Europe était « bien préparée » à un scénario dans lequel Washington reviendrait sur sa politique « l’Amérique d’abord », promettant une réponse européenne unifiée.

L’UE a également introduit des règles lui permettant d’exclure les entreprises étrangères bénéficiant de subventions publiques des appels d’offres pour des marchés publics ou des rachats au sein du bloc – une police d’assurance contre ce qu’elle considère comme une concurrence déloyale.

M. Trump a fréquemment critiqué les pays européens pour s’appuyer sur le parapluie de sécurité américain tout en dépensant trop peu pour leur propre défense, et les a accusés d’exploiter la générosité économique américaine par le biais d’excédents commerciaux substantiels. Bruxelles, le cœur politique de l’UE, a été qualifiée de « trou de l’enfer » par le président élu, qui a menacé de prendre du recul et de laisser la Russie « faire ce qu’elle veut » si les pays de l’OTAN ne parvenaient pas à investir de manière adéquate dans leurs forces armées.

Ces dernières menaces tarifaires ne visent pas uniquement l’UE. M. Trump a également ciblé la Chine et ses alliés proches comme le Canada, qu’il a décrit en plaisantant comme « un autre État américain ». Afin de se prémunir contre ces menaces, certains acheteurs de GNL (gaz naturel liquéfié), notamment les États membres de l’UE et le Vietnam, ont déjà discuté d’une augmentation de leurs achats aux États-Unis.

Les États-Unis restent le plus grand producteur mondial de pétrole brut et le premier exportateur de GNL. Plus de la moitié des exportations américaines de GNL ont été destinées à l’Europe l’année dernière, même si l’UE a cherché à diversifier son approvisionnement énergétique en signant des accords avec d’autres producteurs comme le Qatar. L’urgence de trouver des alternatives s’est accentuée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a révélé la vulnérabilité de l’UE en raison de sa dépendance antérieure à l’égard de l’énergie russe.

Compte tenu de l’enthousiasme notoire de M. Trump pour le mot « tarif », longtemps considéré par lui comme un outil stratégique clé, les gouvernements européens pourraient désormais se retrouver pris entre les négociations diplomatiques et la menace de sanctions commerciales soudaines. Ce climat d’incertitude fait monter les enjeux pour les dirigeants européens, qui doivent équilibrer la nécessité de garantir un approvisionnement énergétique stable avec l’impératif de maintenir des relations commerciales cordiales avec Washington.


Jamie Jeune

Jamie Jeune

Jamie est un journaliste économique chevronné et journaliste principal chez Business Matters, apportant plus d’une décennie d’expérience dans le reporting commercial des PME britanniques. Jamie est titulaire d’un diplôme en administration des affaires et participe régulièrement à des conférences et à des ateliers de l’industrie pour rester à l’avant-garde des tendances émergentes. Lorsqu’il ne rend pas compte des derniers développements commerciaux, Jamie est passionné par le mentorat de journalistes et d’entrepreneurs de la relève, partageant leur richesse de connaissances pour inspirer la prochaine génération de chefs d’entreprise.


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