Vingt États américains attaquent l’administration Trump pour la divulgation illégale de données médicales à l’immigration
Dans une offensive judiciaire sans précédent, vingt États américains, emmenés par la Californie, ont intenté mardi une action en justice contre l’administration Trump. Motif : la transmission jugée illégale d’informations médicales sensibles issues de Medicaid à l’agence fédérale de l’immigration, l’ICE.
Déposée devant le tribunal fédéral du district nord de Californie, la plainte de 59 pages vise nommément le secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr. et la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem. Elle accuse leurs services d’avoir violé les lois sur la vie privée en autorisant un accès « illimité » aux dossiers médicaux des assurés à des fins de contrôle migratoire.
Le procureur général californien Rob Bonta, chef de file de l’action, dénonce une dérive dangereuse : « L’administration Trump a brisé un tabou en exploitant des données de santé pour alimenter sa politique anti-immigration. » Selon lui, cette décision crée un climat de peur et dissuade des millions de personnes vulnérables de recourir à des soins essentiels.
Avec plus de 78 millions de bénéficiaires à travers les États-Unis, dont un tiers de la population en Californie via le programme Medi-Cal, Medicaid constitue une colonne vertébrale du système de santé pour les plus précaires. En partageant ces données avec les forces de l’ordre, Washington aurait bafoué des protections juridiques fédérales en place depuis 1965.
En ligne de mire : l’administration Trump, accusée de détourner un programme de santé publique au profit d’une croisade contre l’immigration. Le procès s’annonce comme un nouveau bras de fer politique aux implications sanitaires et constitutionnelles majeures.