Après plus d’un an d’absence, l’agent intérimaire des Gonaives fait son retour à la Maire

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Après une année d’abandon de poste, le Maire Donald Diogène refait surface à l’approche des festivités de la Saint-Charles, non pas pour répondre aux attentes urgentes de la population des Gonaïves, mais pour lancer un quatrième championnat de football avant la fin de l’année. Un divertissement qui semble s’inscrire dans une stratégie de distraction face à la réalité plus sombre qui pèse sur la commune : l’insécurité galopante et les gangs armés qui terrorisent les habitants.

Pendant que les Gonaïviens luttent chaque jour pour leur survie dans un climat de violence, le Maire reste silencieux. Aucun mot de soutien, aucun geste concret pour tenter de restaurer la paix dans cette commune en proie au chaos. Pas même un tweet de sa part pour rassurer la population ou signaler son engagement. Pourtant, Diogène se montre tout à fait disponible pour éliminer 32 mois d’arriérés de salaire des employés de la Mairie pendant que ses collègues la mairesse assesseure et son cabinet, absents depuis trois ans et demi, continuent de recevoir leurs salaires comme si de rien n’était.

Le retour du Maire pour les festivités donne l’impression d’un spectacle bien orchestré. Chaque fois qu’une aide de l’État central est en jeu, M. Diogène, toujours vêtu de son beau « palto », se montre à l’avant-scène, prêt à « cueillir les fruits » de la fête. Il est impensable que la commune des Gonaïves, symbole historique de la lutte pour la liberté, soit ainsi piégée dans une telle indifférence.

Le silence des « gens de bien » à ce sujet est tout aussi pernicieux. Ce mutisme, cette absence d’indignation, cause plus de mal à la population que l’inaction même du Maire. Alors que le maire se prépare à revêtir son habit blanc pour les fêtes de fin d’année – période où l’État central ne manquera pas de distribuer quelques fonds –, les vrais défis demeurent non abordés : la crise sécuritaire, la faim qui tenaille les foyers et la rentrée scolaire, qui approche à grands pas.

On attendra peut-être encore le Maire pour les célébrations du Carnaval et de Pâques, mais une prise de parole pour lutter contre l’insécurité et répondre aux besoins vitaux de la population ? Rien.

Beken Petit-Homme

21  Septembre 2024

Président du Festival International Vodou

Coordonnateur de la Maison Culturelle

À suivre