Depuis septembre 2019, le ministère de la justice et de la sécurité publique invite les citoyens concernés de s’emparer de la nouvelle carte nationale émise par la firme allemande “Dermalog”, cette dernière remplace la précédente carte pour au moins 10 ans. D’ici là, L’ONI (office national d’identification) qui est l’instance faisant autorité en la matière a pour mission de : “garantir le caractère universel et sécuritaire du droit à l’identité et servir de plaque tournante dans la constitution d’un État de droit en Haiti”.
L’ONI s’engage à fournir des cartes d’identité aux citoyens indépendamment de leur statut social, de leur appartenance religieuse ou politique, il suffit d’avoir l’âge requis. À rebours de ces linéaments, cette question semble bien une matraque, un casse-tête chinois pour les citoyens Haïtiens qui souhaitent disposer d’un document officiel leur permettant de prouver leur identité.
Dans certains coins du pays, ce document peut vous exonérer ou de vous incriminer. Ce présent article repose sur un série de faits et témoignages prenant donc en considération les difficultés, les supplices et les enquiquinements auxquels sont soumis les citoyens Haïtiens en vue de l’obtention d’une carte identification.
Un jeune garçon évoluant à croix des bouquets qui nous a demandé de dissimuler son identité dénonce hargneusement les comportements et les dérives des employés de l’ONI à mirebalais, originaire de ladite commune, le jeune de 20 ans s’installe depuis peu dans une zone appelée _tibert_, commune de croix des bouquets “je vais pouvoir retourner à mirebalais, ma famille y est” a-t-il envisagé.
Le déplacement d’un lieu à un autre ces derniers temps en Haiti est compromettant, face à l’aggravation de la crise sécuritaire et l’escalade de la violence armée à Port-au-prince, les autorités régionales intercalent des mesures draconiennes pour faire pièce et circonscrire les actions des gangs opérant dans la capitale assiégée par différents groupes criminels, ce qui entrave la libre circulation des citoyens dépourvus d’un document officiel permettant de les identifier.
LA REQUÊTE DISCRIMINATOIRE EST D’OBSERVATION RÉCURRENTE LORS DES “CHECK-POINT” DE LA POLICE.
Parfois, le lieu de naissance inscrit sur la carte est préjudiciable aux citoyens, cela aurait signifié tout simplement la nature de la personne : si elle est bonne ou mauvaise. Ce jugement a un trait purement discriminatoire, ” la police vous arrête selon ton look” a lâché un citoyen qui gagne dignement sa vie dans le secteur transport.
L’ État ne garantit pas la disponibilité des pièces d’identité, et la corruption s’installe indiscrètement dans les bureaux de l’office national d’identification (ONI). “Je suis allé faire ma carte d’identité pendant que j’étais à mirebalais, je n’ai pas eu cette chance à défaut d’une photocopie de mon acte de naissance” explique le jeune mirebalaisien, il déplore un vaste mouvement de corruption au sein du bureau : “ils exigent un montant de 100 gourdes pour vous faire une qui devrait être gratuit”. Au fait, Cette recette subreptice est destinée à rémunérer certains employés et certaines personnes responsables de l’assainissement de l’espace physique des bureaux de l’ONI.
Tout compte fait, il serait plus idoine d’en parler d’une entreprise au lieu d’un bureau de services publics. Le népotisme et la partialité sont répandues monstrueusement dans les bureaux, affirme notre source. L’ethique et les principes moraux semblent bien un défi pour certainsdes employés “il y avait une belle petite dame, superbement vêtue, elle s’est présentée au bureau pour faire une demande de carte d’identité, très vite un employé venant vers elle après la conversation, la petite dame franchissait clandestinement la porte arrière puis elle repart” dénonce le jeune homme.
QUE DIT LA LOI ?
Se retrouver dans la rue sans carte d’identification constitue une violation de la loi. L’interdiction se loge à l’article 17 du décret du 26 mai 2006 relatif à _l’immatriculation et à la circulation des véhicules_. L’article 17 de ce document fait l’obligation au citoyen de se munir de pièces d’identité qu’il sera obligé s’exhiber à toute réquisition d’un agent de la police. Pourtant, l’accès à ce document est d’une complexité singulière. Selon le décret du 1er juin 2005 relatif à la _carte d’identification nationale_, l’article 3 stipule que : la CIN est délivrée à tout Haïtien ou Haïtienne qui a atteint l’âge de 18 ans accomplis. En outre, la délivrance de la carte d’identification nationale est une obligation de l’État.
En Somme, la carte d’identification nationale droit être accessible à tous les citoyens. Toutefois, l’office national d’identification (CIN) aurait arboré ses limites, son incapacité et ses impéritie. En supplément, la CIN est le seul et unique document permettant à un électeur d’exercer son droit de vote à toute assemblée.
Clervens CASSEUS.