Des partisans de l’opposition se sont rassemblés dans tout le Venezuela pour protester contre la victoire contestée de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle du mois dernier.
La leader de l’opposition, María Corina Machado, a rejoint des milliers de manifestants dans la capitale, Caracas, et les a exhortés à ne pas avoir peur.
Mme Machado, qui se cachait après avoir été accusée d’insurrection, a déclaré qu’il n’y avait rien au-dessus de la voix du peuple et que le peuple avait parlé.
La police et l’armée ont été déployées en force alors que les partisans de M. Maduro organisaient également une manifestation.
« Nous ne quitterons pas la rue », a déclaré Mme Machado aux manifestants, dont beaucoup brandissaient des copies des procès-verbaux des bureaux de vote comme preuve de victoire.
Elle avait appelé à des manifestations à l’échelle nationale pour intensifier la pression sur M. Maduro afin qu’il cède.
Certains manifestants semblaient déterminés à poursuivre leur mouvement.
“C’est un gouvernement criminel qui veut s’accrocher au pouvoir. Je sens la liberté, je n’ai rien à craindre”, a déclaré Adriana Calzadilla, citée par l’AFP.
« J’espère que Maduro reconnaîtra sa défaite et transmettra le pouvoir pacifiquement », a déclaré à Reuters l’étudiant en médecine José Berbin.
« Je pense que la dictature va devenir plus dure. Nous devons tous nous unir contre la dictature et montrer que les bonnes personnes sont plus nombreuses. »
M. Maduro a affirmé avoir remporté un troisième mandat de six ans, mais l’opposition a publié des résultats montrant que son candidat, Edmundo Gonzalez, l’emportait avec une large marge.
S’exprimant depuis un lieu non identifié, M. Gonzalez a déclaré qu’il était temps d’opérer une « transition ordonnée ».
Lors du meeting de son rival, M. Maduro s’est moqué de M. Gonzalez, affirmant qu’il « vivait dans une grotte ».
La commission électorale, contrôlée par des alliés de M. Maduro, a refusé de publier les résultats détaillés, mais a déclaré qu’il avait gagné avec 52% des voix. Des observateurs indépendants ont déclaré qu’elle manquait de transparence.
Depuis les élections, des manifestations antigouvernementales ont éclaté et des centaines de personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité, qui restent fidèles au président Maduro.
Selon le gouvernement vénézuélien, plus de 2 400 personnes ont été arrêtées depuis le 29 juillet, jour de l’annonce du résultat contesté des élections.
L’ONU a dénoncé le fait que les manifestations de rue et les critiques sur les réseaux sociaux ont été confronté à une « répression féroce » de la part de l’État.
Des manifestations similaires ont eu lieu dans des villes du monde entier, de l’Australie à l’Espagne, mais aussi au Royaume-Uni, au Canada, en Colombie, au Mexique et en Argentine.
L’Union européenne, les États-Unis et un certain nombre de pays d’Amérique latine ont refusé de reconnaître le résultat.