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La mort par balle de Ralph Isaac à Solino a de nouveau endeuillé la police haïtienne, marquant le 26e officier perdu par balle en 2024. L’incident s’est produit au milieu de plusieurs attaques de gangs contre la population à Port-au-Prince, Tabarre et Arcahaie. Ces violences touchent tous les secteurs, dont l’ambassade américaine et l’une des organisations des Nations Unies en Haïti. La police a déclaré renforcer sa présence dans ces zones, mais les gangs poursuivent leurs attaques.
PORT-AU-PRINCE — Au moins deux civils et un policier ont été tués jeudi 24 octobre dans le quartier Solino de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, lors d’affrontements entre le gang Bel-Air, dirigé par le chef de gang Kempès Sanon, et des unités spécialisées de la Police nationale haïtienne. Depuis la fête de Dessalines le 17 octobre, la coalition des gangs Viv Ansanm tente de prendre le contrôle du quartier récemment libéré de la capitale haïtienne, avec de multiples affrontements meurtriers impliquant les forces de police à Solino et dans d’autres quartiers de Port-au-Prince.
Le policier tué jeudi était Ralph Isaac lors d’une opération de grande envergure visant à lutter contre les gangs dans la capitale. Le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a exprimé sa tristesse face à la mort d’Isaac sur les réseaux sociaux. Le syndicat a appelé le directeur général Rameau Normil à se concentrer sur le ciblage des bastions des gangs comme seul moyen de démanteler les réseaux criminels qui sévissent dans le pays.
Le haut commandement de la police haïtienne n’a encore divulgué aucune information concernant le policier abattu par des membres d’un gang jeudi. Deux autres policiers de Solino ont été également blessé par balle la semaine dernière.

Cette dernière perte au sein de la Police nationale haïtienne porte à 26 le nombre de policiers tués par balle en 2024. L’année dernière, 34 policiers ont été tués et 22 blessés en Haïti dans des incidents liés aux gangs.
Plus tôt cette semaine, l’institution policière a annoncé avoir renforcé leur présence dans le quartier Solino et a même établi une base de police à Delmas 24 pour poursuivre les opérations contre les groupes criminels envahissant la zone. Cependant, des bandits armés, qui se cachent dans les maisons, continuent de défier les forces de l’ordre et font des victimes parmi les policiers et les habitants de Solino.
« Plusieurs unités spécialisées de la Police nationale haïtienne (PNH), appuyées par la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS), sont actuellement fortement engagées dans des opérations dans le quartier de Solino », a indiqué l’institution policière, notant que plusieurs membres de gangs ont été tués.
« La Police Nationale d’Haïti (PNH) est plus déterminée que jamais à poursuivre sa lutte acharnée contre la grande criminalité sur l’ensemble du territoire national. »
Pour l’heure, les habitants du quartier de Solino et de ses environs sont loin de voir la fin de leur cauchemar face aux attaques répétées de la coalition criminelle Viv Ansanm, qui cherche à étendre son contrôle sur davantage de territoires. Tout comme à Solino, les attaques de bandes armées se sont intensifiées à Arcahaie et Tabarre depuis le 17 octobrecausant des morts et des blessés, obligeant les habitants à fuir et laissant une situation chaotique dans leurs quartiers.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte que 10 056 personnes ont été déplacées en moins d’une semaine en raison des attaques de bandes armées à Port-au-Prince, Delmas, Tabarre et Saint-Marc. Au 23 octobre, 8 361 personnes ont fui leurs foyers à Port-au-Prince et à Delmas, tandis que 1 695 ont été déplacées à Tabarre dans un contexte d’escalade de la violence.
L’ambassade américaine et le Programme alimentaire mondial font face à des attaques alors que la violence des gangs s’intensifie à travers Haïti
Ces dernières semaines, la violence des gangs a dominé l’actualité et la vie quotidienne des Haïtiens. Des informations faisant état de meurtres, de blessés parmi la population et d’une augmentation du nombre de personnes déplacées circulent tout au long de la journée. Depuis la montée de ces violences, qui n’est pas sans rappeler l’escalade de février 2024 lorsque les gangs ont libéré environ 4 000 prisonniersces groupes n’épargnent personne ni aucun secteur dans leurs actions criminelles.
“Intervenant sur de multiples fronts, la PNH reste mobilisée et multiplie activement ses efforts pour éradiquer la violence des bandes criminelles et terroristes sur l’ensemble du territoire national.”
Haut commandement de la Police Nationale d’Haïti
Alors qu’Haïti est aux prises avec une grave crise alimentaire aggravée par une insécurité généralisée, des gangs armés ont pris pour cible un hélicoptère du Programme alimentaire mondial (PAM), jeudi 24 octobre. Alors qu’il survolait la région de Grand Ravin, contrôlée par le chef de gang Ti Lapli, l’hélicoptère du PAM, en route vers Les Cayes, a été touché par de multiples projectiles tirés par le groupe. Heureusement, aucun des 18 passagers à bord n’a été blessé.
Cet incident s’est produit trois jours après que des bandits opérant dans la municipalité de Tabarre ont lancé une attaque contre deux véhicules appartenant à l’ambassade américaine en Haïti, dont l’un a été touché par plusieurs balles, lundi 21 octobre, a révélé l’ambassadeur Dennis Hankins dans an interview with Métropole le mercredi 23 octobre.
Aucun membre du personnel de l’ambassade n’a été blessé lors de l’incident. Suite à cette attaque, l’ambassade américaine a déclaré qu’elle continue de condamner l’augmentation de la violence des gangs à Port-au-Prince et a réitéré le secrétaire adjoint L’appel de Brian Nichols pour Unité haïtienne dans la lutte internationale contre les gangs.
L’ambassadeur Hankins a décrit la réaction des gangs aux récentes actions du gouvernement comme un signe potentiel de progrès. Il a noté qu’avec le soutien de la mission Multinational Security Support (MSS), les autorités haïtiennes intensifient leurs efforts pour capturer les principaux chefs de gangs, ce qui, selon lui, a incité les gangs à réagir sur la défensive.
«Je pense que c’est un signe de réussite. Nous avons constaté que grâce aux actions du gouvernement, en partenariat avec le soutien du MSS, des tentatives ont été faites pour capturer l’un des chefs de gang. Je pense que cela a créé une réaction parmi les gangs », a déclaré Hankins.
Selon Hankins, les gangs se sentent poussés à riposter, « créant une crise dans d’autres régions du pays et divisant les ressources de sécurité déjà limitées ».
Les progrès de la police ne suffisent pas à dissuader les gangs
Dans des vidéos, la police haïtienne, appuyée par la police kenyane de la mission multinationale, est arrivée sur le territoire de la base du gang Grif, qui avait orchestré un massacre dans la localité de Pont-Sondé dans l’Artibonite, tuant plus de 70 personnes. Ils ont libéré Carrefour Peigne pris en otage par les hommes armés du chef de gang Luckson Élanqui est sanctionné par les États-Unis et l’ONU. Dans d’autres vidéos, la circulation a repris dans le quartier et les membres du gang ont pris la fuite.
A Arcahaie, la Police Nationale d’Haïti, en collaboration avec la population locale, lutte activement contre les gangs après la multiplication des attaques le 17 octobre. La PNH a déployé des agents des forces de l’ordre pour renforcer les forces de l’ordre déjà engagées sur le terrain. Ils ont réussi à tuer plus d’une quinzaine de bandits qui avaient envahi la commune, rapporte la PNH dans un communiqué. déclaration. Une douzaine de bandits sur un petit bateau transportant des armes et des munitions aux gangs de Canaan furent tués lors d’un naufrage. Cependant, la menace des gangs demeure sur la ville drapeau de l’Arcahaie.
Lors de l’opération au Carrefour Peigne, à Saint-Marc, repoussant les bandes, la police affirme avoir tué plusieurs bandits, dont une femme, lors d’échanges de coups de feu. De plus, le la police a saisi des armes et du matériel en possession des bandits, dont un fusil de chasse de calibre 12 GA de MOSBERG, une fausse arme et quatre téléphones, dont deux androïdes. Cette saisie a été réalisée dans un immeuble utilisé par des bandits pour commettre des actes criminels, notamment l’extorsion de citoyens pacifiques, ajoute la PNH.
« Intervenant sur de multiples fronts, la PNH reste mobilisée et multiplie activement ses efforts pour éradiquer la violence des bandes criminelles et terroristes sur l’ensemble du territoire national », déclare le haut commandement.
« Nous continuons de croire que la collaboration de la population joue un rôle crucial dans la lutte pour éradiquer les bastions des gangs et des terroristes. »