
PORT-AU-PRINCE – La police haïtienne a arrêté deux anciens hauts fonctionnaires et un directeur actuel dans le cadre des enquêtes en cours de corruption dirigés par l’unité anti-corruption du pays (ULCC). Les autorités affirment que les arrestations suivent les ordonnances judiciaires émises fin janvier et début février en réponse à un détournement à grande échelle et à une abus de fonction.
Les responsables détenus comprennent Jemley Marc Jean-Baptiste, ancien directeur général du National Insurance Office (ONA), Phanèse Laguerre, ancien coordinateur du programme national de la cantine de l’école (PNC), et Élionor Devallon, directeur général actuel du Fonds d’assistance sociale ( Cas). La police n’a pas encore divulgué les charges contre le chef du CAS.
Jean-Baptiste et Laguerre accusés d’avoir détourné des millions de personnes
Le juge Loubens Élysée a ordonné l’arrestation de Jean-Baptiste le 7 février après que les enquêteurs aient conclu que, sous sa direction, ONA a émis plus de cinq millions de gourdes (environ 39 000 $) en paiements illégaux à quatre fournisseurs à la demande de l’ancienne Affaires sociales et du ministre du Travail Pierre Ricot Odney. De plus, 22 millions de gourdes (168 000 $) ont été transférées illégalement de l’ONA au ministère des Affaires sociales et du travail (Mast) pour régler les dettes liées aux kits de nourriture et d’assainissement achetés en décembre 2021.
Un rapport ULCC a révélé que les fournisseurs manquaient d’immatriculation des impôts et de licences opérationnelles. Il a également révélé que l’ONA avait retenu les impôts sur les revenus de ces sociétés mais ne les a jamais transférés à l’autorité fiscale d’Haïti (DGI).
Jean-Baptiste est en outre accusé de contourner les réglementations sur les marchés publics en dépensant 61 millions de gourdes (466 000 $) à la location de véhicules sans approbation de la National Public Procurement Commission (CNMP). La Cour supérieure des auditeurs et des litiges administratifs (CSC / CA) a jugé ces transactions illégales.
Laguerre, qui a été arrêté le 31 janvier en vertu d’une ordonnance du juge Marthel Jean-Claude, est accusé de détourner plus de 1,9 million de dollars destinés aux programmes de nourriture scolaire. Les enquêteurs se sont concentrés sur les achats d’aliments PNCS entre octobre 2016 et février 2021, découvrant que 382 millions de gourdes (2,9 millions de dollars) ont été alloués dans des circonstances suspectes.

L’ULCC a constaté que plusieurs fournisseurs contractés en vertu de Laguerre n’avaient aucune adresse physique ni inscriptions juridiques, ce qui soulève des préoccupations concernant les sociétés d’espionnage utilisées pour détourner les fonds.
“Ce régime a entraîné une perte importante de fonds publics et de conflits d’intérêts flagrants”, a déclaré le rapport de l’ULCC, recommandant un audit et la restitution des fonds mal gérés pendant le mandat de Laguerre.
La police haïtienne arrête le directeur actuel des CAS
La direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a arrêté Élionor Devallon, le directeur général de CAS, le 30 janvier. Les autorités n’ont pas divulgué publiquement la raison de son arrestation, mais la spéculation suggère qu’elle est liée à la corruption ou au crime organisé.
Devallon, qui a été nommé en août 2024, avait été directeur adjoint adjoint de CAS pendant huit ans. Le DCPJ enquête sur sa gestion des programmes de protection sociale d’Haïti. Il est le deuxième directeur des CAS à être arrêté ces dernières années, à la suite de la détention d’Edwine Tonton pour des accusations liées à la corruption.
Le système judiciaire d’Haïti sous pression pour la réponse à la corruption
Les récentes arrestations font partie des efforts plus larges de l’ULCC et du DCPJ pour tenir les fonctionnaires responsables. Avant ces affaires, la police judiciaire avait également détenu Magalie Habitant, ancienne directrice du National Solid Waste Management Service (SNGRS), et Prophane Victor, ancien parlementaire de Petite-Rivière de l’Artibonite, sur des accusations liées à la corruption et aux liens de gangs .
Cependant, le système judiciaire d’Haïti a des antécédents de non-respect des condamnations dans les affaires de corruption. De 2004 à 2024, l’ULCC a soumis 87 rapports d’enquête aux tribunaux recommandant des actes d’accusation, mais une seule condamnation a été obtenue, et seulement quatre affaires ont été clôturées, notamment un licenciement.
Le directeur général de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph, a appelé à une action judiciaire plus rapide.
“Malgré des enquêtes approfondies et des résultats documentés, les sanctions judiciaires sont rares et lentes”, a déclaré Joseph.
Avec le montage de la frustration publique, les autorités haïtiennes font face à une pression croissante pour démontrer la transparence et la responsabilité des opérations gouvernementales.
Note de l’éditeur: Ces cas font partie d’une histoire en développement sur les enquêtes sur la corruption en Haïti. L’époque haïtien vous tiendra au courant à mesure que de plus en plus d’informations sur l’action judiciaire deviendront disponibles.
Le poste Deux anciens hauts fonctionnaires haïtiens haïtiens ont été arrêtés pour corruption est apparu en premier sur Les temps haïtiens.
Deux anciens hauts fonctionnaires haïtiens haïtiens ont été arrêtés pour corruption a été publié pour la première fois le 11 février 2025 à 15 h 54.