
CAP-HAITIEN – L’équipe nationale de football féminine haïtienne a livré deux de ses performances les plus ternes de mémoire récente cette semaine, perdant 4-1 et 3-1 contre le Canada dans des matchs amicaux consécutifs. Mais la préoccupation s’étend bien au-delà du tableau de bord.
Ces pertes surviennent alors que l’équipe fait face à une convergence de défis. Depuis 2020, la Fédération haïtienne de football (FHF) a été gérée par un comité de normalisation nommé de la FIFA à la suite du scandale des abus sexuels impliquant l’ancien président Yves «Dadou» Jean-Bart. Une ligue féminine domestique n’a pas fonctionné depuis 2019. De nombreux meilleurs joueurs sont désormais basés à l’étranger, limitant la cohésion de l’équipe.
Les camps d’entraînement sont devenus sporadiques et le centre de formation des camps de camps autrefois est maintenant entouré de gangs armés. Tout cela souligne une instabilité institutionnelle profondément enracinée qui a ralenti la croissance de l’équipe, ce qui rend les deux défaites récentes moins une surprise et plus un symptôme de rupture systémique.
L’équipe s’effondre tout simplement. Selon la FIFA classement– ne sont pas le problème avec Haïti, classé 53e. Mais c’était la performance de l’équipe qui était extrêmement inquiétante.
Le milieu de terrain vedette Melchie «Corventina» Dumornay, qui a souvent transporté l’équipe avec son talent, a eu du mal lors du match d’ouverture le 31 mai au Princess Auto Stadium à Winnipeg. Elle a retrouvé un rythme en seconde période, aidant un but et convertissant une pénalité lors du match de suivi au stade Saputo le 3 juin. Mais sa forme incohérente reflétait une baisse à l’échelle de l’équipe.
Des vétérans comme Sherly Jeudy et Batcheba Louis ont également sous-performé. Les deux ont raté les chances ouvertes, et Louis, malgré le score dans le premier match, semblait déconnecté du rythme de l’équipe.
L’unité défensive était particulièrement médiocre – perdant fréquemment des marques, donnant aux adversaires trop d’espace et s’effondrer sous pression. Lors du premier match, Adriana Leon du Canada a marqué deux fois dans les neuf premières minutes en raison de runs non marqués et de défense passive. Le dos droit Amandine Pierre-Louis a été à plusieurs reprises pris hors de position ou d’observation de la balle.
Offensivement, Haïti a eu du mal à construire au milieu de terrain, connectant rarement des passes au-delà de la ligne à mi-chemin. C’était comme si les joueurs étaient étrangers sur le terrain.
Une longue chute de la grâce, des malheurs défensifs et des dirigeants absents
Il y a à peine deux ans, Haïti a été célébrée pour se qualifier pour sa première Coupe du monde féminine de la FIFA au niveau senior. Mais après avoir perdu les trois matchs en Australie et omis de marquer, Les Grenadières puis s’est écrasé des qualifications de la Gold Cup 2024 avec un Perte 1-0 à Porto Rico. Depuis lors, l’équipe est allée 3-4-1 en matchs amicaux, et le moral a clairement souffert.
Fini l’explosivité et la cohésion de la fin des années 2010 et du début des années 2020, lorsque la jeune équipe a fait preuve de promesse, de faim et d’unité. Ce qui reste est un aperçu de l’éclat individuel – en particulier de Dumornay, Jeudy et Louis – mais aucune étincelle collective.
Les objectifs du Canada ont révélé la fragilité défensive en cours d’Haïti. Dans le deuxième match, le milieu de terrain Jessie Fleming a devancé Pierre-Louis pour traverser une Evelyne Viens non marquée, qui a facilement marqué.
L’absence du capitaine de longue date Nririlia Mondesir et du gardien vedette Kerly Théus ont aggravé les problèmes défensifs. Leur non-inclusion reste inexpliquée, bien que Théus n’ait pas joué pour l’équipe depuis février 2024, et Mondésir étant répertorié pour les Jeux du Canada.
Le remplacement de Theus sous le but d’Haïti, Kaïna César Pietrus, 19 ans, a montré son inexpérience. Bien qu’elle ne soit pas uniquement responsable des buts concédés, elle manquait de commandement dans la boîte et hésitait à sa ligne.
Carrousel de coaching et manque de structure
L’entraîneur français inexpérimenté Malou Quignette, nommé en septembre 2024, n’a pas encore consolidé un plan de match. Il détient un record de 3W-4L-1D, mais avec peu d’infrastructures ou de soutien, son travail a été loin d’être stable. L’équipe féminine a cinq entraîneurs différents depuis 2018, érodant toute continuité tactique.
Dans le passé, de nombreux joueurs d’Haïti se sont entraînés ensemble quotidiennement au Camp Nous à Croix-des-Bouquets. Maintenant, cette installation est hors service après avoir été repris par des gangs armés. Les joueurs sont dispersés dans les clubs à l’étranger et s’entraînent rarement avant les matchs, affaiblissant davantage la chimie.
L’équipe de football féminin d’Haïti se déroule comme un système en déclin.
Après les matchs amicaux, le FHF n’a pas encore annoncé les matchs à venir. Mais le temps s’épuise. Les qualifications de la CONCACAF pour la Coupe du monde féminine de la FIFA 2027 commencent en octobre 2025. Sans un plan clair, un leadership cohérent et un soutien institutionnel, Haïti risque d’aligner les gains réalisés par cette génération talentueuse.
La fenêtre pour corriger les cours se rétrécit. La double perte pour le Canada n’est pas seulement une défaite statistique – c’est un signal de prudence. Sans intervention et investissement, l’histoire de cette génération d’or pourrait se terminer comme une occasion manquée plutôt que comme un succès soutenu.
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