Emmanuel Vertilaire, vrai poulin de Moïse Jean-Charles

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PAR Reynoldson Mompoint

Port-au-Prince

Les 14 sur 2025

Il y a des élèves qui dépassent leurs maîtres. Et il y a ceux qui les imitent jusqu’à la caricature. Emmanuel Vertilaire ancien Juge du Tribunal de Première Instance (TPI), aujourd’hui propulsé dans l’arène politique comme un gladiateur mal affuté, membre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), incarne cette deuxième catégorie. Formé à l’école de la fureur de Moïse Jean-Charles, il en est le reflet brut, l’écho sans filtre, le poulin fidèle jusqu’à l’outrance.

À entendre Vertilaire tonner sur les ondes ou depuis une estrade, difficile de ne pas ressentir le malaise d’un déjà-vu : le doigt pointé, les yeux exorbités, la voix cassée par la rage, tout rappelle le style rugueux et clivant du « conzé Moïse ». Pas une proposition constructive, mais des rafales de mots, des invectives, des mises en garde qui tiennent plus du théâtre politique que de la gouvernance éclairée.

Le bluffeur, leader du parti Pitit Dessalines, dans sa démarche réactionnaire a su garder son mutisme le long de la première année du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en faisant ses choux gras avec le ministère de l’Agriculture, la douane et l’ONA. En ces temps là, au devant de la scène nationale, son fantôme vocifère encore à travers Vertilaire. Même attitude de défi envers les institutions, même refus du dialogue, même mise en scène viriliste de la politique.

On croyait qu’Haïti, à force de crises, en avait fini avec les figures toxiques qui réduisent Res Republica en une entreprise micro. Mais voilà que Juge Manno ravive cette vieille recette : frapper fort, faire peur, se positionner comme le messie d’un peuple désabusé. C’est le culte du bruit contre le silence du sens.

L’ancien juge d’instruction au Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien eut à partager sa rage, son dégoût, sa haine vraisemblables contre ses pairs du CPT avec Johnny Ferdinand de la Radio Caraïbes. Ce dernier ignorant la personne du conseiller présidentiel, prend pour l’évangile ses dires. C’est un Pitit Dessalines, malheureusement !

Le week-end écoulé, en visite à Cap-Haïtien pour la supervision de ces travaux privés au niveau du village Dauca, la ruelle du complexe JMS à morne rouge, fouille, pose de tuyaux, branchage, raccordement, test de pression, installation de compteur, l’eau dans ses robinets puis bétonnage, avec la DINEPA qui n’est pas opérationnelle depuis tantôt trois ans à travers le projet en cours, a été hué à retrouvailles hôtel, rue 22 boulevard par des militants conscients de ces gabegies.

Derrière les effets de manche, où est le projet ? Où sont les idées ? Emmanuel Vertilaire hérite de la même pauvreté conceptuelle que son mentor : une vision réduite à un « contre », jamais à un « pour ». On s’oppose à tout, on dénonce tout, mais on ne propose rien, sauf sa propre personne comme solution miracle.

Dans un pays qui crève de leadership, l’arrière petit fils aurait pu choisir l’émancipation. Mais il préfère la soumission symbolique à un style politique dépassé, qui a déjà montré ses limites : celui du pitit Dessalines, grande gueule aux morbides résultats.

Le filleul ne veut pas réinventer. Il veut rejouer, reproduire, copier. Il n’est pas une relève, il est une redite. Et à force de vouloir jouer dans les pas d’un homme qui lui-même n’a jamais su dépasser le stade du symbole en colère, il risque de s’éteindre dans le même vacarme stérile du parrain.

Dans une époque qui exige de la clarté, de la stratégie et un minimum de décence politique, Emmanuel Vertilaire se trompe d’époque et de méthode. Crier plus fort que les autres ne donne pas raison. Être un poulin fidèle ne suffit pas à devenir un cheval de course.

Reynoldson Mompoint

mopointreynoldson@gmail.com

À suivre