Le 19e événement annuel de la Journée de l’Unité s’est tenu samedi à Englewood, célébrant l’indépendance haïtienne et marquant le 15e anniversaire du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti.
Ce dimanche marque 15 ans depuis ce séisme catastrophique, qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes et des dégâts matériels s’élevant à des milliards de dollars. À Chicago, la communauté haïtienne s’est réunie samedi soir pour honorer la mémoire des disparus tout en célébrant les racines et l’indépendance de leur pays d’origine.
L’événement, organisé sur la South Side, a permis de rappeler l’influence de la nation insulaire sur la naissance de la ville de Chicago. Le 1er janvier 1804, sous la direction de Jean-Jacques Dessalines, Haïti a proclamé son indépendance, devenant ainsi la première république noire libre du monde. Cette libération a également inspiré d’autres mouvements d’indépendance en Amérique centrale et du Sud, comme l’ont souligné les intervenants lors de la soirée.
« Nous sommes la première république noire libre au monde », a déclaré M. Cidney Francois-Friis, Haïtiano-américain de première génération. « Haïti a déclenché une vague révolutionnaire d’indépendance à travers le continent. Après nous, ce fut le tour du Mexique, de l’Équateur, du Pérou. »
La célébration, organisée au Kennedy-King College, a également mis en relief l’histoire locale, notamment l’impact de Jean Baptiste Point du Sable, originaire de Saint-Marc en Haïti, qui est considéré comme le fondateur de Chicago en 1837.
L’événement a aussi été l’occasion de commémorer les victimes du tremblement de terre de 2010. Une cloche a retenti quinze fois, une pour chaque année écoulée depuis cette tragédie, en hommage aux centaines de milliers de vies perdues.
« La résilience de notre peuple est impressionnante », a affirmé Patrick Brutus, coprésident et organisateur de l’événement. « Ce que nous retenons de cette soirée, c’est que nous sommes encore là. »
Les participants ont partagé un moment de convivialité en dégustant la soupe joumou, symbole de liberté pour le peuple haïtien, tout en réaffirmant l’importance de transmettre leur héritage culturel aux générations futures. « Il est essentiel de ne pas oublier d’où l’on vient », a ajouté Brutus, exprimant l’espoir que la communauté continue à se rassembler pour honorer son histoire et ses traditions.