ÉTAT D’URGENCE SÉCURITAIRE, SI PEU QUE RIEN : À QUOI PEUT-ON S’ATTENDRE ?

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Rencontre du PM Garry Conille avec le Ministre de la Justice, le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, le Directeur Général de la Cellule Anti-Corruption, le Chef du Bureau des Affaires Financières, le Chef du Contrôle Financier et de recherche et le directeur général de

 

On assiste à la recrudescence de la violence des gangs en Haiti, notamment dans le département de l’ouest et de l’artibonite. La population est donc, sous la férule des bandits armés qui continuent à dissemer de deuil au sein des familles haitiennes quand ils ne les pourchassent de chez eux, bien évidemment avec l’aide, la complicité et l’inaction de nos dirigeants, qui, pour leur part subissent la loi des gangs si on se réfère à la dernière visite du premier ministre haïtien à l’hôpital de l’université d’état d’Haïti (HUEH), où Garry Conille, accompagné du ministre de la santé publique et de la population, a dû “filer à l’anglaise” en toute urgence, les malfrats ont même tiré en direction de son cortège. Il est d’observation récurrente, les scènes de violences s’accentuent dans le pays, aux gonaives à port-au-prince les gangs sont aux commandes.

Tout compte fait, dans la soirée du mercredi 17 août 2024, le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence sécuritaire dans le département de l’ouest et de l’artibonite, ” l’état d’urgence donnera au gouvernement les instruments nécessaires à son action, afin de mettre en déroute les bandits et de rétablir l’autorité de l’État” a déclaré le chef du gouvernement lors d’une adresse à la nation diffusée sur les réseaux sociaux, il a joué la traditionnelle carte de promesse perfide de nos dirigeants pour entourlouper la population. Le pensionnaire de la primature a fait savoir que toutes les forces de l’ordre sont mobilisées pour éradiquer les bandes armées : la police, l’armée et les forces multinationales mèneront des opérations conjointes appuyées par des services de renseignements à travers Haiti.

Plus d’un mois après l’annonce de l’état d’urgence sécuritaire on en est où ? Est-il trop tôt pour avancer que le gouvernement fait chou blan ?

Au milieu de la violence redoutable, la population qui a été “débarrassée le plancher”, rêve de pouvoir retourner au bercail. Le 14 août, les habitants de carrefour feuille ont manifesté bruyamment dans les rues de port-au-prince contre l’insécurité qui sévit dans le quartier contrôlé en majorité par des bandits de _gran ravin_, et ce, malgré la présence en Haïti des policiers kényans déployés en Haiti depuis plus de deux (2) mois dans le cadre de la mission multinationale de soutien à la sécurité soutenue par l’ONU. À canapé vert le même mouvement de protestation avec le même délire de revendication a été observé. Parallèlement, dans le département de l’artibonite, aux gonaives, les habitants se rassemblaient devant le commissariat départemental de la police lors d’un _sit-in_ pour demander du soutien dans la lutte contre le gang _kokorat san ras_ . On peut se demander : qu’apporte l’état d’urgence sécuritaire réellement ?

Dans un rapport publié vendredi 16 août 2024, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a fait état de 66 personnes assassinées ou portées disparues à carrefour et à gressier entre janvier à juillet 2024.

À ganthier, les riverains vivent sous tension depuis l’incursion des bandits du groupe _400 mawozo_ dans la commune. Les malfrats ont incendié le bureau des douanes de malpasse ainsi qu’un véhicule blindé de la PNH, plus tard dans la journée du 4 août, dans une note de précision, la coordination de presse et des relations publiques de la police nationale affirme : le véhicule blindé en question était tombé en panne et garé depuis un certains temps, il n’était pas engagé dans des opérations policières à ganthier.

Dans le quartier de solino, c’est l’enfer persistant en plein état d’urgence sécuritaire. Les bandits de la coalition _viv ansanm_ veulent à tout prix contrôler le secteur, jeudi 15 août dans la soirée, un policier issu de la 24ème promotion de la PNH a été abattu par les criminels au quartier de solino.

En substance, les mouvements de la police au cours de cette période représentent pas plus qu’une goutte d’eau dans l’océan Pacifique de l’insécurité en Haiti. On ne peut toutefois, occulter le démantèlement d’un puissant réseau de gangs à bourdon, dans le département de la Grand’ Anse, deuxième section communale d’anse d’ainault. Ainsi que, la récente opération menée par la police nationale d’Haïti à l’Hôtel _Anvayi_ dans la commune de tabarre où 5 présumés bandits Cazales Blanco alias “Gwo fanfan”, membre du groupe criminel de _400 mawozo_, rappelons que, 3 policiers et 2 journalistes dont Banatte Daniel ont été arrêté lors de cette opération.

Clervens Casseus.

À suivre