Garry Conille évincé de son poste de Premier ministre par le conseil de transition d’Haïti, mais conteste la légalité de cette décision | Dernières nouvelles

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Le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti a destitué le Premier ministre Garry Conille et nommé l’homme d’affaires Didier Fils-Aimé pour lui succéder. La décision, prise au milieu d’une controverse politique et juridique, a soulevé des inquiétudes quant à sa légitimité constitutionnelle et son impact potentiel sur la gouvernance déjà fragile d’Haïti.

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti a rejeté Le Premier ministre Garry Conille a nommé pour le remplacer l’homme d’affaires de Port-au-Prince Alix Didier Fils-Aimé. La décision, qui suscite un débat sur sa légalité, intervient six mois seulement après la nomination de Conille, et certaines personnalités politiques affirment qu’elle contourne les normes constitutionnelles.

Conille, 58 ans, est un expert chevronné en développement possédant une expérience aux Nations Unies. Il s’agit de son deuxième départ forcé de la plus haute fonction gouvernementale d’Haïti. En 2012, il a démissionné sous la pression du président de l’époque, Michel Martelly, après seulement quatre mois en tant que Premier ministre.

L’actuel président du CPT, Leslie Voltaire, urbaniste et représentant du parti Fanmi Lavalas, a mené la campagne en faveur du retrait de Conille, selon les informations du Miami Herald. Un décret visant à officialiser le remplacement devait être publié lundi dans le journal officiel d’Haïti, Le Moniteur, mais a été divulgué un jour plus tôt. Huit des neuf membres du conseil ont signé l’ordonnance ; l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, qui a récemment dirigé le conseil, s’est abstenu.

Selon un récent rapport de l’UNICEF, plus d’un quart des écoles de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ne sont toujours pas en mesure de fonctionner.


Fils-Aimé, 52 ans, est rentré dimanche en Haïti après un voyage à l’étranger, suite aux délibérations du conseil sur sa nomination.

En pleine transition politique, Conille a signalé son intention de contester la légalité de son licenciement.

Dans une lettre au Moniteur, il a soutenu que le CPT n’avait pas le pouvoir de le révoquer, affirmant que seul le Parlement haïtien pouvait le faire – un organe actuellement inactif au milieu de la crise constitutionnelle haïtienne. Conille a mis en garde la presse nationale contre la publication du décret du conseil, le qualifiant d’« illégal ».

Dans des circonstances normales, la Constitution haïtienne stipule que le Parlement, et non un conseil intérimaire, détient le pouvoir de remplacer un Premier ministre. Cependant, sans Parlement fonctionnel ni dirigeants démocratiquement élus, le conseil fonctionne dans une zone grise juridique alors qu’il gère la transition d’Haïti vers la stabilité et les élections.

En mai, le CPT a nommé Conille après avoir examiné plusieurs candidats, dont Fils-Aimé, mais des divisions sont rapidement apparues. L’insistance de Conille sur la stabilité du cabinet et sa résistance au remaniement face aux allégations de corruption contre certains membres du conseil ont encore tendu les relations. Les tentatives diplomatiques de médiation, notamment de la part de l’Organisation des États américains, n’ont jusqu’à présent pas réussi à résoudre le fossé.

Alors qu’Haïti est aux prises avec des crises humanitaires et sécuritaires exacerbées par la violence des gangs, le bouleversement politique ajoute de l’incertitude à un cadre de gouvernance déjà fragile.

C’est une histoire en développement.

À suivre