Depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, la transition politique en Haïti a connu une succession de trois Premiers ministres. Le premier a été nommé par un tweet, en dérogeant aux procédures constitutionnelles établies. Le second a été imposé pour reprendre les rênes du gouvernement là où son prédécesseur les avait laissées. Quant au troisième, un ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle, il a saisi l’opportunité offerte par le puissant secteur privé, influent dans la formation des gouvernements, qui l’a recommandé pour ce poste.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a officiellement désigné Alix Didier Fils-Aimé comme Premier ministre d’Haïti, succédant ainsi à Garry Conille. Cette décision, entérinée par un arrêté présidentiel daté du 11 novembre 2024, met fin à la gouvernance de M. Conille, critiqué pour son ego et sa collaboration avec d’anciens cadres du régime PHTK, dont certains sont sous sanctions internationales, en particulier Michel Martelly et Laurent Lamothe.
L’arrêté, circulant sur les réseaux sociaux avec l’en-tête officiel de Le Moniteurstipule que le citoyen Alix Didier Fils-Aimé est nommé Premier ministre, avec effet immédiat. Cette nomination survient alors qu’Haïti cherche à surmonter de multiples crises, notamment sécuritaires, face à la recrudescence de la violence armée perpétrée par des gangs terroristes fédérés par le régime PHTK.
Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir politique du pays, à la veille de l’entrée en fonction d’une nouvelle administration américaine priorisant la relance économique des États-Unis.