Haïti – Humanitaire : Le manque de financement aggrave les problèmes de faim en Haïti
27/08/2024 11:00:20
Suite à l’escalade de la situation sécuritaire à Port-au-Prince et dans l’Artibonite en février 2024, le nombre de personnes déplacées fuyant les attaques de gangs a augmenté de 60% par rapport à la même période l’année dernière, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avec près de 600 000 personnes fuyant les attaques de gangs, rapporte l’agence des Nations Unies chargée de l’aide d’urgence.
L’insécurité a également laissé 1,5 million d’enfants sans accès à l’école.
L’ONU a récemment averti que le manque de financement de l’aide humanitaire et les besoins croissants exposent des millions d’Haïtiens à une vulnérabilité chronique.
Pour inverser la situation, la communauté internationale et les donateurs doivent augmenter le financement des opérations d’assistance des agences de l’ONU et des ONG, a déclaré le Bureau des affaires humanitaires (OCHA), ajoutant que « la violence aveugle des groupes armés et le quasi-effondrement des services de base ont plongé Haïti dans une crise humanitaire sans précédent depuis 2010 », a noté OCHA, faisant référence au tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti il y a 14 ans et qui a tué plus de 300 000 personnes.
La moitié des personnes déplacées, fuyant désespérément la capitale en quête de sécurité, se sont dirigées vers le sud, où la grande majorité est hébergée dans des familles d’accueil déjà économiquement vulnérables.
Les services sociaux de base, tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, déjà insuffisants pour répondre aux besoins de la population locale, ont été gravement affectés, a indiqué OCHA.
« Cette vague de violence continue d’avoir des conséquences humanitaires pour les populations des quartiers et localités touchés, mais aussi dans les zones éloignées de la capitale qui accueillent des centaines de milliers de personnes », a déclaré OCHA.
Environ 300 000 cas de malnutrition ont été enregistrés et cinq millions de personnes, soit près de 50 pour cent de la population haïtienne, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, selon un rapport publié plus tôt cette année par un groupe de surveillance mondial.
Selon OCHA, on craint que l’épicentre de la crise humanitaire actuelle se déplace progressivement vers un nombre croissant de zones qui n’étaient auparavant pas sujettes à l’insécurité.
Des ressources financières supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour répondre aux besoins croissants de la population haïtienne affectée par cette crise multidimensionnelle, a souligné OCHA. Sans fonds supplémentaires, ces crises continueront.
Les inquiétudes concernant l’insécurité alimentaire persistante sont généralisées.
En outre, des centaines de milliers d’enfants non scolarisés risquent d’être recrutés par des groupes armés et grandiront sans les compétences nécessaires à leur avenir et à leur survie. On estime également qu’un demi-million d’enfants vulnérables et victimes d’incidents de protection seront privés de services de santé mentale et de soutien psychosocial.
L’aide humanitaire n’est qu’une partie de la solution
Le Bureau des Nations Unies a toutefois soutenu que si l’aide humanitaire est une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes, « elle ne constitue qu’une partie de la solution ».
« Le Gouvernement et les acteurs politiques et de développement doivent travailler ensemble pour trouver des solutions durables aux défis structurels d’Haïti », a-t-il souligné.
HL/HaïtiLibre