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Haïti – Social : Perspectives sur l’insécurité alimentaire (octobre 2024 – mai 2025)
26/10/2024 10:17:29
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Dans ses dernières Perspectives de la sécurité alimentaire en Haïti, le système international d’alerte précoce contre la famine, FEWS NET, prévoit une insécurité alimentaire de crise (Phase 3 de l’IPC) et d’urgence (Phase 4 de l’IPC) entre octobre 2024 et mai 2025 en raison de l’insécurité, des déplacements internes, de l’inflation et conditions climatiques.
L’insécurité persistante, notamment la violence des groupes armés, continue de perturber les chaînes d’approvisionnement et les moyens de subsistance, maintenant les prix des aliments de base à un niveau élevé. Le déplacement interne exerce une pression supplémentaire sur les ménages d’accueil. L’inflation d’une année sur l’autre atteint près de 30 pour cent, avec une augmentation de 40 pour cent pour les produits alimentaires et de plus de 50 pour cent pour le riz, l’aliment de base d’Haïti.
Par ailleurs, les conditions climatiques irrégulières, dans un contexte d’agriculture pluviale, affectent la production agricole et les récoltes, réduisant ainsi la disponibilité des produits locaux.
Les personnes déplacées vivant dans les sites d’accueil de la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP) touchée par le conflit sont en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC), ne répondant que partiellement à leurs besoins alimentaires, en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leurs revenus. Plus de 60% des personnes déplacées se trouvent dans les communes de Port-au-Prince et Delmas. L’inflation alimentaire détériore leur capacité à maintenir une consommation adéquate, dégradant ainsi leur état nutritionnel.
FEWS NET estime que le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence variera entre 2 et 2,5 millions de personnes, avec un pic pendant la période de soudure agricole qui débute en avril 2025. Seule une partie de cette population est susceptible de recevoir une aide alimentaire et humanitaire. les difficultés d’accès liées à l’insécurité et aux contraintes de financement devraient limiter considérablement la fourniture de l’assistance et l’efficacité du ciblage et de la distribution.
Les populations des zones préoccupantes sont celles touchées par les combats entre groupes armés qui perturbent considérablement leurs sources de revenus et de nourriture. Il s’agit notamment des personnes en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC) : personnes déplacées internes dans les camps de la Zone Métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP), poches de ménages dispersées dans les quartiers pauvres et très pauvres du district de Port-au-Prince et de la commune. de Cité Soleil. Le district de la Croix-des-Bouquet et le bas Nord-Ouest, ainsi que la ZMPP sont en Crise (Phase 3 de l’IPC).
49 % de la population analysée (11,2 millions) est susceptible de connaître une insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 de l’IPC ou supérieur)
24% Minimale : (Phase 1 de l’IPC)
Les ménages sont en mesure de couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires de base sans s’engager dans des stratégies atypiques ou non durables pour accéder à la nourriture et aux revenus.
27% Stressés : (Phase 2 de l’IPC)
Les ménages ont une consommation alimentaire minimalement adéquate, mais ne peuvent pas faire face à certaines dépenses non alimentaires sans s’engager dans des stratégies de gestion du stress.
32% Crise : (Phase 3 de l’IPC)
Les ménages ont des déficits de consommation alimentaire qui se traduisent par une malnutrition aiguë égale ou supérieure aux niveaux habituels ; ou sont à peine capables de couvrir leurs besoins alimentaires essentiels, mais seulement en se débarrassant de leurs principaux moyens de subsistance ou en employant des stratégies d’adaptation à la crise.
18% Urgence : (Phase 4 de l’IPC)
Les ménages ont d’importants déficits de consommation alimentaire qui se traduisent par une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité, ou sont capables de réduire l’ampleur des déficits alimentaires, mais uniquement en utilisant des stratégies d’adaptation d’urgence et en liquidant leurs actifs.
HL/HaïtiLibre




