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Haïti – Social : Seulement 43% des haïtiens des zones rurales ont accès à l’eau potable
01/07/2025 10:03:57
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Selon la Banque mondiale, seuls 43 % des Haïtiens vivant en zone rurale ont accès à l’eau potable, contre 90 % dans le reste de l’Amérique latine et des Caraïbes. Les communautés les plus pauvres sont les plus touchées, avec seulement 28 % d’entre elles ayant accès à l’eau potable de base, contre 95 % pour les plus riches.
Cette inégalité flagrante résulte de décennies de sous-financement, d’infrastructures inadéquates et d’un manque général de résilience des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) face aux risques naturels majeurs.
Pour mieux comprendre les aléas naturels et les projections climatiques sur le secteur WASH, évaluer les vulnérabilités et proposer des solutions concrètes, une note technique a été réalisée à partir de trois études spatiales de points d’eau identifiées par la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA).
Grâce à des données satellitaires, des études ont révélé que près de 94 % des points d’eau en Haïti sont situés dans des zones à risque. En particulier, 32 % se trouvent dans des zones de sécheresse, 34 % dans des zones inondables et 28 % dans des zones à risque sismique. Lors de catastrophes dans ces zones, les populations dépendantes de ces points d’eau sont confrontées à des défis tels qu’un accès limité à l’eau potable, des risques sanitaires accrus, l’insécurité alimentaire, des perturbations sociales et économiques et des déplacements.
Des recommandations ont été élaborées pour améliorer la résilience du secteur WASH en Haïti. Ces recommandations couvrent des domaines tels que la gouvernance, les infrastructures, la gestion des ressources en eau, la capacité opérationnelle et technique, la coordination avec les principaux acteurs du secteur WASH et la communication avec la protection civile.
Pour y parvenir, le « Projet d’eau et d’assainissement en milieu rural décentralisé et durable », financé à hauteur de 80 millions de dollars par la Banque mondiale, avec l’appui technique et institutionnel du « Partenariat mondial pour la sécurité de l’eau et l’assainissement », est mis en œuvre par la DINEPA.
Le projet reconnaît que la simple construction de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau ne suffit pas. Ces systèmes doivent être conçus pour résister aux impacts des sécheresses, des inondations et des tremblements de terre. Pour y parvenir, le projet :
Cartographie des risques :
Grâce à des données satellitaires, il identifie les zones les plus vulnérables aux risques naturels, permettant ainsi des interventions ciblées.
Élaboration de plans d’urgence :
Le projet soutient l’élaboration de plans d’urgence pour les systèmes d’approvisionnement en eau ruraux afin de garantir que les communautés puissent continuer à accéder à l’eau même en cas d’urgence.
Investir dans les infrastructures durables :
Le projet encourage les communautés à construire des systèmes d’eau résilients et durables, garantissant un accès à long terme à l’eau potable.
Ce projet commence déjà à faire une différence. Des plans d’urgence pour 25 systèmes d’approvisionnement en eau ruraux, desservant environ 125 000 personnes, ont été élaborés. L’objectif est d’en mettre en place 150 au cours des cinq prochaines années, ce qui garantirait l’accès à l’eau potable à environ 750 000 personnes. Il s’agit d’une étape cruciale pour renforcer la résilience des communautés rurales d’Haïti et protéger l’accès à l’eau potable, même face à des événements météorologiques extrêmes.
HL/HaïtiLibre




