Haïti, « un navire sans gouvernail » : l’archevêque Mésidor alerte sur l’effondrement moral et politique

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Dans une homélie largement relayée sur les réseaux sociaux, Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque métropolitain de Port-au-Prince, a livré un diagnostic sans complaisance de la crise haïtienne, au moment où le Conseil Electoral provisoire, appuyé par un représentant de l’Église catholique, s’apprête à organiser un référendum-bidon interdit par la Constitution et des « élections-sélections », selon plusieurs citoyens. « La situation que nous vivons en ce moment n’est pas bonne », a-t-il affirmé, dénonçant l’état de déréliction du pays. Selon lui, Haïti dérive « comme un bateau sans gouvernail ».

Originaire de l’Artibonite — département en proie à une violence armée persistante — Mgr Mésidor a lancé un appel à la prière pour une catégorie de personnes qu’il décrit comme « atrocement éprouvées » : celles et ceux qui, refusant l’exil, ont choisi de rester vivre en Haïti malgré la détérioration des conditions de vie. « Priez pour tout Haïti et pour ceux qui ont décidé de ne pas fuir », a-t-il exhorté.

Le prélat a également évoqué la détresse psychologique des Haïtiens vivant à l’étranger, notamment à la lumière du décret migratoire américain visant à raccourcir le délai de résidence temporaire (TPS) pour des milliers d’Haïtiens, et annonçant des expulsions prochaines. « Beaucoup d’Haïtiens souffrent énormément dans leur âme, même en dehors du pays », a-t-il noté, soulignant que l’exil n’offre pas de refuge face aux fractures existentielles et aux ruptures identitaires.

Il a mis en cause la politique américaine, dénonçant une contradiction flagrante dans la communication des autorités : Le Département de la Sécurité intérieure affirme que « la situation s’est améliorée, tout en exhortant les ressortissants américains à quitter Haïti sans délai. Quelle incohérence ! », s’est-il exclamé.

Mgr Mésidor rappelle enfin que, grâce à la solidarité familiale et économique de la diaspora, nombre de foyers en Haïti parviennent encore à subsister. Il s’interroge : « Où iront ces expulsés à leur retour forcé ? » Avant de conclure son homélie en confiant la nation à la Sainte Vierge, afin qu’elle « nous conduise sur le chemin de la délivrance ».

CBA

https://www.youtube.com/watch?v=1KCKGDFEOBK

À suivre