Il y a aujourd’hui 200 ans, à l’issue d’une victoire fastueuse de l’armée indigène au dépens de l’armée Napoléonienne, la plus puissante de l’époque. Le Roi Charles X avait décidé d’imposer en 1825 une indemnité de vu 150 millions de francs à Haïti, et ce, sous menace des canons pour la reconnaissance de l’indépendance de la jeune nation. Ce jeudi 17 avril 2025 marque le deuxième siècle du rançon de l’indépendance, à cette occasion le président s’exprime sur ce montant colossal qu’a fait verser Haïti pour dédommager les anciens propriétaires esclaves dans la colonie.
En effet, la lutte des anciens esclaves sans expériences ni de formation militaire a chamboulé l’ordre colonial esclavagiste et effréné le système capitaliste et raciste. Ces _va-nu-pieds_ pour reprendre l’expression utilisée par l’historien Michel Wolf Trouillot dans son ouvrage ayant pour titre _silenciation du passé_ indiquant les esclaves qui ont été longtemps méprisés dans les récits historiques traditionnels.
*L’ histoire, une arme à double face*
Les faits historiques marquants ne peut aisément occultés ou effacés, le crayon de l’histoire n’a pas de vernis.
Le président de la République française, Emmanuel Macron admet qu’il faut regarder cette histoire en face “reconnaître la vérité de l’histoire, c’est refuser l’oubli et l’effacement”. La France reconnaît le tort qu’elle a fait subir à Haïti. “c’est aussi pour la France, assumer sa part de vérité dans la construction de la mémoire douloureuse pour Haïti, qui s’est initiée en 1825” lit-on dans une déclaration du président français sur la relation entre Haïti et la France.
*Institution d’une commission : Macron va t-il pouvoir restituer la dette ?*
Macron s’emballe a l’idée d’instituer une commission comprenant historiens français et Haïtiens en vue d’examiner ce qu’il appelle le passé commun “cette commission, composé d’historiens, de nos deux États, aura pour mission d’explorer deux siècles d’histoire, y compris l’impact de l’indemnité de 1825 sur Haïti” a-t-il indiqué. Cette commission qui va pouvoir analyser les représentations et les mémoires entre les deux pays, aura à aborder également les développements de la relation franco-haïtienne du XXe siècles. “Elle sera co-presidée par Yves Saint-Geours et Mme Gusti-Klara Gaillard Pourchet”.
Ces efforts ne semblent guère suffisants pour ceux qui s’intéressent prestement à la restitution de la dette.
Le comité national haïtien des restitutions et réparations (CNHRR), une cellule de l’université d’État d’Haïti (UEH) ne semble pas satisfait de la déclaration du président français “le président a Macron a fait un bon pas dans la bonne direction. Mais un très petit pas”. Selon le comité, la France ne montre aucune intention d’aborder la problématique de la restitution de manière directe et résolue” lit-on dans la note.
En définitive, “la lutte pour la restitution de la triple rançon de l’indépendance doit donc se poursuivre et s’intensifier” tel est le souhait du comité national haïtien des restitutions et réparations. L’ imposition de dette du Roi Charles X à Haïti serait la cause de nos malheurs, de nos mesaventures, de nos misères. Haïti sombre de plus en plus dans le chaos et la communauté internationale se montre circonspecte.
Par Clervens CASSEUS



