Kenya: Le gouverneur a accueilli pour violation constitutionnelle, tandis que, comme le Dr Renaud le dénonce, le commandant du MSS promeut les actions inconstitutionnelles en Haïti

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Kenya: Le gouverneur a accueilli pour violation constitutionnelle, tandis que, comme le Dr Renaud le dénonce, le commandant du MSS promeut les actions inconstitutionnelles en Haïti

Le jeudi 26 juin 2025, le L’assemblée de comté d’Isiolo au Kenya a voté pour impliquer le gouverneur Abdi Ibrahim Guyo pour des violations graves de la Constitution. Les accusations portées contre lui incluent l’abus de fonctions, la nomination illégale de 36 conseillers alors que seulement quatre étaient autorisés et les irrégularités dans la gestion des projets publics.

Malgré une ordonnance du tribunal antérieure suspendant la procédure, les législateurs locaux ont poursuivi le vote sans accorder au gouverneur la possibilité de se défendre, en violation flagrante de l’article 50 de la Constitution kenyane, qui garantit à chaque citoyen le droit à une audience équitable. Cette rigueur constitutionnelle contraste fortement avec les actions des responsables kenyans opérant à l’étranger.

Des milliers de kilomètres, en Haïti – où les troupes kenyanes sont engagées dans une mission de sécurité déléguée – le général kenyan aux commandes du soutien à la sécurité multinationale (MSS) a déclaré publiquement que ses troupes seraient déployées pour assurer la détention d’un référendum constitutionnel et des élections nationales. Une telle déclaration, faite sans consultation institutionnelle, les montants, selon le Dr Josué Renaud de l’Organisation des droits de l’homme de la Nouvelle-Angleterre (NEHRO), «pour diriger l’ingérence dans les affaires internes d’un État souverain depuis 1804, bien avant l’indépendance du Kenya». De plus, le référendum proposé viole directement l’article 284 de la Constitution haïtienne de 1987, qui interdit toute révision constitutionnelle par référendum.

«D’une part, un gouverneur kenyan est sanctionné pour avoir enfreint la constitution de son pays. De l’autre, un officier kenyan opère en Haïti avec une liberté troublante, soutenant ouvertement une initiative illégale en vertu de la loi haïtienne. Comment une telle double standard peut-elle non seulement être tolérée mais normalisée? Pourquoi ce qui est jugé inacceptable dans Nairobi mis en œuvre en toute impunité à Port-au-Prince sous le prétexte de l’assistance internationale? »Demande le Dr Renaud. Il a en outre décrit comme «déroutant» la récente déclaration du coordinateur du Conseil présidentiel de transition d’Haïti (CPT), M. Fritz Alphonse Jean, qui a affirmé que le MSS avait été un «succès» après un an de fonctionnement.

Le Dr Renaud a également dirigé de fortes critiques contre la tête de l’Office intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh), qu’il considère comme incapable de reconnaître son échec face au nombre croissant de «territoires perdus» et de l’augmentation alarmante des personnes déplacées en interne.

Ce contraste frappant entre la discipline institutionnelle intérieure du Kenya et sa posture étrangère permissive en Haïti révèle non seulement une profonde incohérence morale, mais aussi une instrumentalisation troublante de la coopération internationale sur la sécurité. Lorsque les normes constitutionnelles justifient les sanctions dans un pays et sont ignorées dans un autre sous le couvert de la réponse de crise, il crée une hiérarchie tacite entre les États qui viole le principe de l’égalité souverain. Comme nous le rappelle le Dr Josué Renaud, Haïti n’est pas un territoire à gérer – c’est une république qui mérite le respect, la cohérence juridique et la solidarité dans les limites du droit international. Si le MSS souhaite restaurer sa crédibilité, il doit se réorienter non pas comme un exécuteur d’un programme politique contesté, mais comme une force temporaire au service d’un ordre légitime défini par les Haïtiens eux-mêmes.

CBA

audio

(Ecouter ci-dessous un extrait de son entretien.)

À suivre