La Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtiano-Canadienne (CCIHC), accompagnée de plusieurs autres signataires, exprime son désaccord face à la décision du gouvernement de financer et d’organiser le carnaval national, alors que le pays est plongé dans une spirale de violence généralisée. Dans un communiqué diffusé ce lundi, l’institution critique vivement cette initiative, qu’elle juge inappropriée et malvenue au regard de la crise sécuritaire et humanitaire actuelle.
Les auteurs du document dénoncent une détérioration constante de l’insécurité, forçant chaque jour des milliers de familles à quitter précipitamment leurs quartiers. Beaucoup laissent derrière elles des proches décédés qu’elles n’ont même pas la possibilité d’enterrer dignement. Face à une telle tragédie, ils estiment que les priorités du gouvernement devraient être tout autres : restaurer l’État de droit et garantir la sécurité des citoyens au lieu d’allouer des fonds publics à des festivités.
« Chaque Haïtien réclame avec force cette sécurité qui nous fait cruellement défaut ! Un cadre de vie où chacun peut évoluer sans crainte, mener ses activités en toute quiétude : aller en classe, travailler, accéder aux soins médicaux… en un mot, vivre normalement », insiste la CCIHC dans son message.
L’organisation appelle les autorités, quelles que soient leurs tendances politiques, à faire preuve de discernement et à suspendre toute célébration tant que la situation ne sera pas sous contrôle. Elle souligne que le carnaval pourra être organisé en grande pompe lorsque la paix et la stabilité seront revenues.
Ce communiqué intervient dans un climat de tensions croissantes, où de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction des dirigeants face à l’augmentation de la criminalité en Haïti.
Bien que ce carnaval soit au cœur des critiques, il a été question d’un budget avoisinant 4 millions de dollars américains pour son organisation, une somme finalement revue à la baisse sous la pression des nombreuses protestations.
Jean Herold Sainvil


