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Lors de la cérémonie d’investiture à la Villa d’Accueil, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, conscient des défis auxquels est confronté son gouvernement, s’est engagé à lutter contre l’insécurité et à organiser des élections avant le 7 février 2026. Le nouveau gouvernement de 18 ministères remplace l’administration de Garry Conille, qui n’a duré que cinq mois.
PORT-AU-PRINCE — Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, et la Première ministre Alix Didier Fils-Aimé ont inauguré samedi le gouvernement remanié d’Haïti à la Villa d’Accueil à Musseau. Le nouveau cabinet comprend 18 ministres, dont quatre femmes, ouvrant un nouveau chapitre dans la transition après le limogeage de Garry Conille alors que le pays est aux prises avec une insécurité et une instabilité politique croissantes.
« Ce gouvernement prend ses fonctions avec un sentiment d’urgence et de sérieux », a déclaré Fils-Aimé dans son discours. « Nos priorités incluent la sécurité, la réponse humanitaire, la reprise économique et l’organisation des élections. »
Le Premier ministre haïtien a souligné la nécessité d’une action rapide, soulignant que tout retard aggraverait le désespoir des Haïtiens. Fils-Aimé a exhorté son équipe à se mettre rapidement au travail pour relever les défis du peuple haïtien.
“Il n’y a pas de temps à perdre”, a-t-il déclaré. « Chaque heure perdue est un coup porté à l’espoir du peuple haïtien. »
Des centaines de personnes se sont rassemblées à la Villa d’Accueil pour assister à la cérémonie du week-end. Entre autres, des responsables diplomatiques, des membres de l’administration sortante, des représentants de partis politiques, de la société civile et d’organisations internationales, ainsi que des hauts responsables des Forces armées d’Haïti (FAd’H) et de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Décrivant la situation actuelle, Fils-Aimé a souligné la peur et l’extrême pauvreté auxquelles les Haïtiens sont confrontés, affirmant que la nation mérite un gouvernement qui écoute, agit et inspire confiance.
« Les défis sont immenses, mais notre détermination doit être encore plus grande. Ceux qui ne sont pas prêts à mener la bataille sécuritaire, qui est la revendication de l’ensemble du peuple haïtien, doivent se retirer dès maintenant », a déclaré sans détour le chef du gouvernement de transition aux membres du cabinet.
Leslie Voltaire fait écho aux appels à l’urgence et à des actions concrètes
Tout comme Fils-Aimé, Leslie Voltaire, qui a récemment remplacé Edgar Leblanc Fils à la présidence du CPT, a appelé le nouveau gouvernement à agir rapidement et avec audace pour sauver la transition. Il a exhorté les ministres à apporter tous les changements nécessaires, notamment face à l’insécurité généralisée alimentée par une résurgence de la violence des gangs ces derniers jours.
« La souffrance des citoyens ne peut plus attendre », a déclaré Voltaire. Tous les ministres assermentés aujourd’hui savent qu’ils sont engagés dans un combat pour sauver la nation et protéger le peuple haïtien. C’est une grande responsabilité.
Voltaire a également exhorté la population, qui fuit la terreur des gangs et voit ses proches tués et leurs maisons incendiées, à rester calme car le CPT et le gouvernement Fils-Aimé se sont engagés à travailler ensemble et à répondre rapidement à l’appel à l’aide de la nation. .
Appels à donner la priorité aux intérêts du peuple à travers le rétablissement de la sécurité
Au sein de la société haïtienne, les réactions sont nombreuses suite à l’arrivée de ce nouveau gouvernement, notamment de la part de la Fédération des Organisations de Femmes pour l’Égalité des Droits Humains (FEDOFEDH). Si l’organisation se félicite du choix d’une femme issue du secteur féminin à la tête du Ministère de la Condition et des Droits de la Femme (MCFDF), elle critique cependant le fait que le gouvernement ne compte actuellement que 22,22% de femmes, ce qui est bien en deçà du minimum. Quota de 30 %.
« Pour atteindre cet objectif, il aurait fallu inclure au moins deux femmes supplémentaires dans la composition de ce gouvernement », déclare Novia Augustin, présidente de la FEDOFEDH. « Nous espérons que les futures nominations au sein des institutions publiques respecteront pleinement ce quota et garantiront une représentation équitable des femmes à tous les niveaux de gouvernance. »
D’autres personnalités, comme le criminologue Luckner Edouard, exhortent le gouvernement à agir d’urgence et à mettre en œuvre immédiatement de nouvelles mesures pour protéger la vie des citoyens et permettre à la population de vaquer librement à ses activités.
Le président de la Société Haïtienne de Criminologie et d’Etudes Pénales (SOHACEP), Edouard, qui a souvent été témoin de luttes internes entre les deux branches du pouvoir exécutif, demande au nouveau chef du gouvernement de travailler en parfaite collaboration avec le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). ) en adoptant des mesures appropriées pour garantir le rétablissement d’un climat sûr, propice à la reprise des activités économiques et à la tenue d’élections crédibles.
Parallèlement, certaines réactions sont plus critiques quant à la manière dont le nouveau gouvernement a été formé. L’ancien sénateur Cholzer Chancy, président de l’Alliance pour une société inclusive (ASE), a déclaré dans un communiqué que le gouvernement avait été formé sans consensus. Il appelle à une redéfinition de la Transition pour donner la priorité aux intérêts nationaux plutôt qu’aux egos personnels.
« L’accent doit être mis sur les intérêts du peuple, sur la lutte contre l’insécurité et sur la création des conditions nécessaires à des élections libres, qui sont cruciales pour l’avenir de la nation », déclare Chancy. « Les parties prenantes doivent s’unir grâce à un dialogue honnête pour mettre fin à cette crise prolongée ! »