Le monopole de Google sur les services publicitaires doit prendre fin

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Cette semaine a débuté le procès fédéral antitrust contre Google pour pratiques monopolistiques présumées dans le domaine de la publicité en ligne. Le ministère de la Justice soutient que l’entreprise exerce une domination démesurée sur ce qui constitue une bouée de sauvetage pour des secteurs tels que l’édition en ligne. Google, bien sûr, ne voit pas les choses de cette façon.

Google semble vouloir utiliser les arguments que les monopoleurs utilisent toujours dans ce genre de scénarios : sa domination rend les choses plus fluides, intégrées et navigables pour les éditeurs et les vendeurs de publicité. Ce n’est pas vraiment le problème ; un monopole illégal peut être plutôt fluide, mais cela ne fait pas de lui un monopole. Le problème est qu’il est autorisé à fixer les prix et les fonctionnalités et n’a aucune raison d’améliorer ses services ou de perdre des clients au profit de ses concurrents.

Le gouvernement présentera son argumentaire à un certain nombre d’éditeurs — y compris des éditeurs de presse comme nous — qui expliqueront qu’ils sont pratiquement obligés d’utiliser les technologies de services publicitaires de Google, qui dominent chaque partie du processus, depuis les mécanismes de mise en vente des espaces publicitaires jusqu’aux méthodes d’achat, de placement et d’affichage de ces espaces. Cela rend l’entreprise indispensable pour pratiquement des secteurs entiers, ce qui lui donne une grande marge de manœuvre.

Le fait que Google soit un monopole a déjà été établi juridiquement le mois dernier, lorsqu’un autre juge fédéral a statué contre l’entreprise dans le cadre d’un procès distinct, affirmant que son moteur de recherche éponyme était lui-même un monopole. Les sanctions pour cette décision n’ont pas encore été déterminées, mais dans les deux cas, la conséquence pourrait être le démantèlement du géant. Nous espérons une nouvelle victoire du marché libre ici, qui contribuera à rectifier enfin le paysage très déséquilibré du monde des services numériques, des plateformes Internet et des infrastructures.

Le géant, qui était à l’origine une société de recherche et qui s’est depuis diversifiée pour toucher à presque tous les aspects du commerce en ligne, des infrastructures commerciales et des services, des cartes à l’intelligence artificielle, ne peut pas se considérer comme une cible injuste ou unique. Ces dernières années, l’Oncle Sam s’en est pris à toute une série de géants de la technologie, d’Apple à Meta en passant par Amazon, souvent sur la base d’arguments similaires. Ces entreprises sont issues d’un ancien Far West de la culture Internet, où elles se considéraient comme des start-ups frénétiques essayant de réussir dans ce nouveau paysage.

Ces temps sont révolus depuis longtemps, mais ces entreprises ont conservé la même attitude de startups courageuses qui doivent se frayer un chemin jusqu’au sommet même si elles sont devenues certaines des sociétés les plus précieuses et les plus puissantes du monde, et elles présentent souvent encore ces mesures réglementaires comme des abus du gouvernement à l’encontre des innovateurs.

Mais le monopole a toujours été contraire à l’innovation, depuis l’époque de la Standard Oil. Combien d’autres innovations et avancées pourraient être réalisées si les nouveaux venus avaient une chance de concurrencer les différentes branches d’activité de Google sans être écrasés ou absorbés ?

Ces mesures correctives constituent en réalité le moyen le plus sûr de préserver cette culture de l’amélioration et de la concurrence que Google et ses contemporains prétendent chérir. S’ils ne sont plus en mesure de prendre le contrôle de pans entiers de la vie en ligne et de l’activité commerciale contemporaines, de nouveaux acteurs auront la possibilité d’intervenir et de faire les choses différemment de manière à aider les clients et les consommateurs.

Comité de rédaction du New York Daily News/Tribune News Service

Dessin éditorial de Steve Kelley (Creators Syndicate)
Dessin éditorial de Steve Kelley (Creators Syndicate)

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