Parfois, on fait un rêve et il reste avec nous quand on se réveille. Le mien était celui d’un petit pois géant. Je pense parfois que je passe trop de temps avec mes canards et mes oies et quand ils remplissent aussi nos rêves, une thérapie est peut-être nécessaire. Le mien est un dessin, alors j’ai décidé de dessiner ce petit pois.
Au fur et à mesure que les étapes de cette illustration se déroulaient, je me suis rendu compte que j’étais en fait entraîné dans une histoire et, aussi étrange que cela puisse paraître, j’appréciais non seulement le fait que ce soit mon premier livre, brisant en fait le blocage que j’avais au départ, mais aussi en expérimentant davantage avec mes crayons. J’avais investi dans une variété de sets, dont le célèbre Caran’dache et celui-ci était au format A3, beaucoup plus grand pour moi. Il était temps de passer aux choses sérieuses.
Voici donc les deux premières illustrations d’une dizaine d’entre elles, probablement de cette taille. L’histoire, sans rien dévoiler, parle de perte, de recherche et d’amitié. Le livre est aussi un hommage à Penquin, mon adorable canard de Pékin qui harcelait Heff. Elle est décédée il y a quelques mois et elle me manque terriblement. Nous avons plus de canards et Heff a une nouvelle femelle, Toffee, qui ressemble exactement à Penquin. Elle a même son cancan grinçant. Heff ne va pas bien, il souffre d’arthrite chronique, alors il passe son temps dans le poulailler avec Toffee pendant qu’elle couve des œufs, espérant qu’ils éclosent. Je l’espère aussi.