Delmas, le vendredi 23 août 2024
NOTE DE PRESSE
Le Regroupement Éducation Pour Toutes et Tous (REPT) concerné par la question de l’éducation en Haïti, a pris connaissance de la publication de la feuille de route du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) et l’apprécie de manière globale positivement, notamment en ses aspects relatifs à la construction d’écoles, à la distribution de matériels gratuite de livres en créole haïtien et le Préscolaire Obligatoire.
Le REPT reste préoccupé par de nombreux aspects, en particulier :
La situation d’insécurité, qui nécessite une réponse urgente et efficace.
L’état de délabrement et le manque de ressources pour le fonctionnement de nombreuses écoles publiques.
La condition enseignante.
La situation des enfants et des jeunes qui, bien qu’en dehors du système scolaire, devraient y être constitutionnellement et moralement intégrés.
Les violences sexuelles et sexistes dans les écoles, particulièrement dans les zones rurales.
Dans ce contexte, le REPT propose aux responsables du MENFP :
1.- De plaider auprès du gouvernement pour des mesures efficaces contre l’insécurité dans le pays et pour des espaces scolaires sûrs.
2.- D’élaborer un plan pour la prise en charge des enfants et les jeunes qui sont hors de l’école dans le système public d’éducation, notamment leur recensement et leur intégration formelle dans le Système d’Information et de Gestion de l’Éducation (SIGE), où ils et elles sont absents et absentes. Il s’agit d’enfants et jeunes en difficulté, de filles et de jeunes marginalisé-es, y compris celles et ceux vivant avec un handicap.
3.- D’améliorer la condition enseignante par la considération des revendications des syndicats d’enseignantes et d’enseignants, le dialogue, la négociation et le respect des accords conclus.
4.- De planifier réellement la mise en œuvre du Préscolaire Obligatoire.
5.- De planifier la prise en charge de l’éducation des jeunes et des adultes tout au long de la vie
6.- De mettre en œuvre des politiques et de mesures contre les violences sexuelles et sexistes dans les écoles par une meilleure prise en compte de la perspective de genre et l’intégration de l’éducation transformatrice de genre dans le système éducatif, incluant le plus tôt possible la mise en place de structures et personnes responsables de la perspective de genre au sein du ministère tant aux niveaux : central, départemental et communal.
7.- De poursuivre l’engagement pour l’augmentation du financement de l’éducation publique dans le budget national à au moins 20 % du budget selon les engagements internationaux pris dans l’Agenda Education 2030/ODD4, tout en saluant positivement l’augmentation du budget de l’éducation dans le budget national rectificatif 2023-2024 du gouvernement actuel, d’améliorer la gestion du financement de l’éducation publique en prenant des dispositions légales à cet effet incluant la non-régression du financement publique de l’éducation.
8.- Selon l’article 32.1 de la Constitution du pays : “ L’éducation est une charge de l’État et des collectivités territoriales. Ils doivent mettre l’école gratuitement à la portée de tous. En ce sens, le REPT suggère de faire auditer, de publier le programme et le budget du Fonds National de l’Éducation (FNE) ainsi que le Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales (FGDCT) dans le budget national.
9.- De plaider pour la justice fiscale
Le REPT prône également la saine gestion des ressources de l’État, la responsabilisation et la reddition de comptes.
Le REPT continue à lutter pour le droit à l’éducation et pour l’éducation publique, gratuite, inclusive pour toutes et pour tous et invite à la mobilisation et à la solidarité pour la pleine réalisation de ce droit humain.
William Thélusmond
Directeur Exécutif
REPT