Les chefs d’entreprise avertissent Starmer que les réformes proposées par le parti travailliste en matière d’autonomisation des syndicats pourraient nuire à l’investissement et à la croissance économique

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Les chefs d’entreprise exhortent Sir Keir Starmer à reconsidérer ses projets d’expansion significative des pouvoirs des syndicats, avertissant que cette mesure pourrait entraver la croissance économique et décourager les investissements au Royaume-Uni.

Le Parti travailliste serait en train d’élaborer des propositions qui obligeraient les entreprises à reconnaître les syndicats et à négocier avec eux, même si seule une minorité de salariés en sont membres. Ces mesures pourraient également accorder aux syndicats un nouveau « droit d’accès » aux lieux de travail, leur permettant de recruter et de s’organiser au sein d’entreprises qui n’ont actuellement aucune présence syndicale.

Ces propositions ont suscité l’inquiétude des employeurs et des groupes d’entreprises, qui craignent d’être « pris en otage » par de petits groupes d’activistes. Ces inquiétudes auraient été soulevées lors d’une récente réunion avec la vice-première ministre Angela Rayner et le ministre des affaires Jonathan Reynolds.

Certains responsables du parti travailliste ont conseillé à Starmer de modérer ses propositions, avertissant qu’une approche trop agressive pourrait nuire à la confiance des entreprises et à l’investissement, d’autant plus que le parti travailliste a donné la priorité à la croissance économique dans son programme politique.

En vertu des lois actuelles, les syndicats doivent démontrer un soutien majoritaire Pour être reconnus, les syndicats doivent être au moins dix pour cent membres d’un syndicat avant qu’un vote puisse avoir lieu. Les réformes proposées par le parti travailliste simplifieraient ces règles, en supprimant le seuil de 50 pour cent de soutien et en permettant aux syndicats d’obtenir leur reconnaissance avec une simple majorité.

Les chefs d’entreprise s’inquiètent toutefois des conséquences potentielles de cette mesure. Un dirigeant d’une grande société du FTSE a exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir des relations professionnelles au Royaume-Uni, soulignant que les syndicats se préparent déjà à exploiter les nouveaux pouvoirs proposés. La Confédération de l’industrie britannique (CBI) a fait écho à ces inquiétudes, soulignant le risque de détérioration des relations de travail si les syndicats représentant seulement une minorité de travailleurs se voient accorder des droits de négociation.

Matthew Percival, du CBI, a déclaré : « Bien que les entreprises soutiennent la représentation des salariés, il est essentiel que les syndicats ne négocient qu’au nom de ceux qui souhaitent réellement être représentés. Forcer les entreprises à collaborer avec des syndicats qui représentent une minorité pourrait conduire à des résultats pires pour toutes les parties concernées. »

Kevin Hollinrake, le secrétaire d’État aux affaires de l’ombre, a également exprimé ses inquiétudes, suggérant que les réformes proposées par le parti travailliste, combinées aux modifications des lois sur les grèves, pourraient permettre à un petit groupe de travailleurs d’exercer une influence disproportionnée sur les entreprises.

Malgré ces avertissements, Paul Nowak, secrétaire général du Congrès des syndicats (TUC), a défendu les changements proposés, affirmant que la reconnaissance des syndicats profite à la fois aux employés et aux entreprises. Il a affirmé que les projets du gouvernement permettraient d’éviter les tactiques de « destruction des syndicats » et de garantir aux employés le droit de décider de leur représentation.

Alors que le parti travailliste s’apprête à dévoiler ces réformes à l’automne, les chefs d’entreprise réclament une consultation approfondie et une réflexion approfondie sur les conséquences économiques potentielles. Jane Gratton, de la Chambre de commerce britannique, a exhorté le gouvernement à veiller à ce que tout changement soit à la fois proportionné et abordable, soulignant la nécessité d’un dialogue avec le monde des affaires.


À suivre